« Il va falloir choisir »
Pour avoir enfreint les règles et tué au sein de l’hôtel Continental, John Wick sera excommunié d’ici une poignée de minutes. Et encore, le tueur le plus redoutable au monde peut s’estimer heureux. Winston lui a fait une fleur ! Si son bannissement avait été effectif de suite, il est probable que John ne serait plus de ce monde à l’heure qu’il est. Grâce au vieil homme, sa vie ne tient plus qu’à un fil et c’est largement suffisant. « Qu’importe les tueurs qui viendront à ma rencontre, je les éliminerai un par un ». Même s’il va pour cela lui falloir demander un petit coup de pouce à une ancienne amie. […] « Je ne te dois rien ! » peste Sofia alors que John débarque dans son QG. « Au contraire, ta dette à mon égard ne s’est pas effacée » insiste t-il. « Après ça… » répond la tueuse. « Ma dette disparaitra et tu m’en devras une grosse, John. Une très grosse !!! ». Sur ces belles paroles, en route.
J’étais passé à coté du premier. J’ai apprécié le second. Le troisième m’a définitivement conquis. Autant dire que ma relation avec la saga John Wick est allée crescendo ! Le fait est que je m’attendais initialement à un film d’action sérieux et cohérent alors que l’ADN de Wick réside dans la démesure assumée. Une fois que l’on choisit d’intégrer ce parti pris, impossible de ne pas succomber à l’excellence des scènes d’action. Qu’il s’agisse des gun fights nerveuses, des séquences à l’arme blanche dénuées de la moindre forme de pitié ou des passages au corps-à-corps qui réussissent l’exploit de s’approcher de The Raid 1 & 2. Pour se faire, le réalisateur Chad Stahelski et ses équipes ont fait en sorte de montrer aux spectateurs les chorégraphies dans les moindres détails. Toutes les acrobaties sont réelles et il n’y a aucun raccord de montage. À ce titre, il n’est pas surprenant de voir apparaitre les deux nemesis de The Raid —> Yayan Ruhian a.k.a. Mad Dog et Cecep Arif Rahman et Cecelia Arif Rahman a.k.a. L’Assassin !
Soit deux des plus grosses pointures du cinéma d’arts martiaux. Paradoxalement, c’est à cause de leurs compétences hors-normes que le combat qui les oppose à Keanu Reeves parait un brin décalé. Ce n’est la faute de personne —> Keanu a beau être très doué en kung-fu, silat indonésien et autres wushu (il réalise plus de 98% de ses cascades), difficile de tenir la dragée haute face à deux modèles du genre. De même, on appréciera l’arrivée du légendaire Mark Dacascos ! Notamment connu pour ses rôles de Mani dans Le Pacte Des Loups (2001) et Yo Hinomura dans Crying Freeman (1996). Là encore, on sent que Mark s’est retenu et cela vient un peu empiéter sur le final. Je me permets de chipoter car le 9/10 n’était pas loin ! Si The Raid continue d’être une référence absolue en combats rapprochés, John Wick III se permet de le surpasser au niveau des gun fights —> Absolument jouissives. L’assaut de Wick X Sofia (campée par une Hale Berry de feu) et ses deux chiens m’a scotché à l’écran. Et que dire de l’apothéose au Continental sous les cordes du concerto en sol mineur de Vivaldi ? Un pur bijou. Si vous êtes amateur de films d’action ou de beau cinéma, foncez ! Pour peu que ne vous soyez pas sensibles…