Distribué dans trop peu de salles, ce film indonésien a fait l’effet d’une bombe dans le paysage un tantinet sclérosé des films d’actions. Et pour cause, les chorégraphies de The Raid font tout simplement parties des meilleures au monde.
Tout bonnement impressionnantes tant l’impact des coups et leur violence nous paraissent réels. C’est purement viscéral, on est pris aux tripes et on se retrouve cramponné à notre siège le cœur boosté à l’adrénaline du tempo effréné du film.
Le début pose à peine l’intrigue que nous voilà déjà plongé dans la forteresse de narcotrafiquants prise d’assaut par les commandos. D’ailleurs, en parlant d’intrigue, elle-ci se veut à la fois minimaliste et consistante. Chaque personnage important dispose ainsi de sa personnalité propre grâce à des répliques et scènes clés savamment distillées le long du film.
On ne s’appesante donc pas longtemps sur le background des protagonistes. Le réalisateur ayant compris que la meilleure manière de montrer la force d’un personnage est de le faire réagir dans des situations critiques. Le personnage de Mad Dog est d’ailleurs symbolique de cet état d’esprit. Peu de répliques, mais deux scènes de combat absolument mythiques et qui montrent avec brio la personnalité tordue du bonhomme qui porte décidément bien son nom.
A vrai dire, à peu près toutes les scènes et de gunfights et de combat sont mythiques. Rare sont ces films où on ressent littéralement l’impact des coups portés. Si bien qu’à certaines scènes on se dit « Ha ok donc le mec qu’a joué là il est vraiment mort en fait. » Purement jouissives, celles-ci semblent avoir été calibrés au millimètres près pour nous offrir des moments de grands spectacle dont on se souviendra toute notre vie.
L’environnement est d’ailleurs bien pris à partie. Déjà l’immeuble en lui même avec sa cage d’escalier infernal et ses pièces à mort retardé. Puis à peu près tout les objets trouvables à portée des persos. Marteaux, morceaux de verres, bombonne de gaz, débris de porte…Et toute cette violence se retrouve sublimée par une bande son s’adaptant parfaitement au contexte. Nerveuse et entrainante dans les moments de combats, lourde et pesante dans les moments de suspens. Les acteurs sont quant à eux brillants et humbles. On sent que la direction derrière bénéficie d’une certaine aura ainsi que d’une expérience importante dans le métier.
Vivement le making-of que l’on puisse voir à quoi a bien pu ressembler la genèse d’un tel projet ! En attendant, on ne saurait que trop vous conseiller d’aller voir ce monument du film d’action actuellement dans les salles. C’est d’ailleurs fort honteux qu’il soit aussi peu distribué. Ha oui le film est interdit au moins de 16 ans mais c’est pas spécialement gore. Simplement, le réalisme des combats est tellement réel qu’on y croit beaucoup plus que dans un film d’action average.
Virevoltant, viscéral, vivant, The Raid vous marquera pour aisi dire à vie si vous n’êtes ne serait-ce qu’un dixième intéressé par le genre. Plus profond et prenant qu’un Ong-bak tout en en sublimant la violence : ce film est cultissime. Qu’on se le dise : il y aura un Avant et un Après The Raid.