« Tout sauf ça »
Depuis un petit moment, Christine McPherson tient à ce qu’on l’appelle Lady Bird. « C’est le nom que je me suis donné, moi ! MON nom ! ». Et s’il y a une chose que Lady Bird ne veut pas, c’est devenir comme ses parents ! Et son frère ! Puis sa copine goth. Soit des personnes banales qui, parce qu’elles vivent dans un monde de merde, se sont contentées de rien et ont sombré dans un quotidien de médiocrité. Abandonner ses rêves sous prétexte qu’on serait issue d’un foyer mainstream ? Certainement pas ! Lady Bird fera tout pour y échapper !! À commencer par intégrer une fac de New York City ! Pour se faire, il n’y a qu’à bucher comme une folle ! Et tricher occasionnellement, hihi. « Puis tant qu’à faire, j’aimerais avoir mon premier copain ! Puis perdre ma virginité avant mes 18 ans ! J’y tiens ééééénormément ! ».
Décidément, les bons films inondent nos salles de ciné en ce moment ! L’effet Pré-Oscars 2018 (5 mars prochain) ? Très certainement ! Mais ce que je constate surtout, c’est qu’il y a peu de déceptions ! Voire aucune en ce qui concerne les films que je suis allé voir. Black Panther. La Forme de l’Eau. Moi, Tonya… Et ça continue avec cette Lady Bird qui nous rappelle tant notre adolescence ! A.k.a. cette période charnière où on se dit que tous nos rêves sont possibles et qu’on ne finira pas comme ces personnes random menant une vie random. Un travail qu’on aime pas, un salaire moyen, un appart moyen. Puis se caser avec quelqu’un parce que la trentaine approche, avoir un ou plusieurs gosses, renoncer à ses rêves, vivre pour ses gosses et, occasionnellement, déprimer parce qu’on mène une vie ratée et pleine d’ennuis. Je ne sais pas pour vous mais c’était peu ou prou mon état d’esprit à l’époque ! Et ça continue de l’être ahah.
Voilà pourquoi Lady Bird connait un succès retentissant ! Il est aisé de s’identifier à la belle incarnée par une splendide Saoirse Ronan ! Et que dire de la prestation de sa mère à l’écran, Laurie Metcalf ? A.k.a. Marion McPherson ! Accablée par les dettes, faisant un métier qu’elle n’apprécie pas, apprenant que son mari a été licencié et que cela ne risque pas d’arranger sa dépendance aux anti-dépresseurs. Rongée d’inquiétudes quant à l’avenir de ses enfants. Spécialement Christ… heu, Lady Bird ! Et plus le film avance, plus on décèle une pointe d’envie et de jalousie de la part de cette mère qui a tout donné pour sa fille. Y-compris sacrifier ses propres rêves. Combien de nos parents ont sacrifié les leurs en nous concevant et en dédiant leur vie à notre éducation puis notre réussite ? Combien de nos parents en ont souffert ? Combien de nos parents ont, quelque part, regretté de l’avoir été ? Du moins aussi tôt. De par les sujets qu’il évoque, Lady Bird parlera de façon différente aux spectateurs. Selon leur expérience et selon leur ressenti. Ceci-dit, une chose est acquise —> Rarement les errances, angoisses et joies de la jeunesse n’auront été retranscrites de manière aussi légère et franche ! Ce fut un plaisir de faire votre connaissance, Christine.
