« Les natifs sont là ! » alerte un villageois du nouveau camp. Trois d’entre eux pour être précis. Dont un qui brandit une lance droit vers Thorfinn. « Vous voyez ! » s’alarme Ivar. « Quel crétin ! Stork ! Donne-là moi ! ». Mais à peine le féru de guerre a t-il eu le temps de s’emparer de son épée que les rires de Thorfinn l’arrêtent à mi-chemin. « Vous m’avez foutu la frousse, ahah ! Vous vous êtes servi du couteau qu’on vous a offert comme d’une lance ? ». « On a de la chance qu’ils se soient concentrés sur les indigènes… » souffle l’un des camarades de Ivar. « Si on se fait gauler, ça sera… ». Mais il n’a pas le temps de finir sa phrase que la vue de l’imposante Cordelia le paralyse. « Et m… ». Quelques mètres plus loin, le premier contact entre Norrois et Natifs se poursuit. « Ils ont l’air de bien discuter ! » se ravit Gudrid. « Viens, Karli ! On va leur parler ! ». « Mais comment on va leur parler ? » se questionne l’enfant. « Hm… » réfléchit Gudrid avant de donner sa réponse. Que la Moisson des Vents du Nord commence.
La poursuite de la paix se poursuit avec un tome 26 qui s’affaire à dessiner de sérieux enjeux tout en concluant des arcs dramatiques d’une bien belle manière. Ce qui est tragique, ici, c’est de savoir que toute la bonne volonté de Thorfinn, sa philosophie humaniste et avant-gardiste y-compris dans nos sociétés d’aujourd’hui eu égard au socle social… Tout cela aura des répercussions tragiques sur le peuple amérindien.
La vision du chef est à ce titre particulièrement lugubre et terrifiante. J’ai bien peur que les efforts de Thorfinn finissent par déclencher un bain de sang. La méfiance de Ivar, la peur de Cordelia face à l’inconnu… L’être humain est malheureusement trop cupide, mauvais et peureux pour atteindre une entente pérenne entre deux peuples aux coutumes et aux visions différentes. D’autant plus à cette époque.
En attendant, consolons-nous avec le pardon de Hild à l’endroit de Thorfinn. La moisson des vents du nord aura au moins permis cela. « Je ne peux plus m’accrocher à ma colère » réalise la chasseuse. Plus maintenant que Gudrid a annoncé attendre un enfant. Plus maintenant que le meurtrier de son père s’est transformé en camarade après avoir expié son crime et l’avoir libéré du fardeau de la vengeance. Profitons de cet instant de joie et de tristesse retrouvé. Il pourrait bien faire partie des derniers de cette oeuvre.