Alors que Thorfinn se prépare à retourner à Jomsborg, la base des Jomsvikings, pour récupérer Gudrid, les exécutions des guerriers de feu Vagn commencent. « Laissez-moi mourir l’épée à la main, bon sang !!! » supplie un viking. « Donnez-moi une arm… ». En vain, l’épée s’est abattue sur lui. Tout comme elle s’est abattue sur son précédent camarade. Tout comme elle s’abattra sur celui qui le suit. « Dis, Olaf… » s’interroge le dernier de la file. « Quoi ? ». « Quand tu seras mort, secoue les épaules puis ouvre et ferme la bouche ». « Hein ? ». « Comme ça, je saurai dans quelle partie se trouve l’âme ». « Dis-donc… » constate Olaf. « T’es tranquille, toi ! Tu réalises ce qu’il se passe ? On va être exécuté et on n’ira pas au Valhöll ! ». Soit le Valhalla. Paradis des guerriers vikings morts au combat. « Mouais… » réplique le sceptique. « Il existe pas mal d’opinions sur ce qu’il faut faire pour entrer au Valhöll ». « Toute une vie de combat pour finir comme ça… » poursuit Olaf. « Nous aurions pu devenir des Einherjar ! Se battre aux côtés de Odin pendant le Ragnarök ! Tous les soirs, nous aurions eu le droit à un banquet avec nourriture et boisson à volonté ! On aurait pu forniquer avec les Valkyries autant qu’on veut !!! ». « Mouais… Quoiqu’il arrive, le monde ne change pas et moi, j’en suis lassé. J’ai tué. J’ai pillé. J’ai violé des femmes. Je me suis battu pour me battre et j’ai vécu pour vivre. Je suis las de tout ça et je m’en fous un peu du Valhôll. J’aurais voulu quelque chose de plus beau sans savoir de quoi il s’agit… Tu me comprends, Olaf ? ».
Un tome relativement important dans la mesure où il nous permet de réaliser que Thorfinn n’a pas autant changé qu’il le souhaitait. Eu égard à sa volonté de ne pas céder à la haine quelles que soient les circonstances. Mais qui l’en blâmerait ? Notre ancien guerrier s’est tout d’un coup retrouvé face à Floki, le meurtrier de son père, Thors Snorisson. Un type qui ne regrette aucunement ce qu’il a fait et qui ne souhaite qu’une seule chose —> En finir avec Thorfinn afin que son petit-fils, Baldur, puisse devenir le chef suprême des Jomsvikings. Précisons que ce statut est refusé à la fois par Baldur et Thorfinn. Hélas, l’ambition de fous de guerre et d’assoiffés de pouvoir s’est imposée à eux. Sans l’intervention de Baldur, Thorfinn aurait sans doute tué Floki. Et ce dernier l’aurait mérité. Du moins à mes yeux.
En ce qui concerne Thorfinn, sa philosophie fait qu’il ne peut plus tuer. Même lorsqu’il s’agit du pire des individus et du plus cruel des Jomsvikings. Autrement, Hild se chargera de lui loger une flèche entre les deux yeux. Qui plus est, rappelons que Thorfinn a tué de nombreux innocents lorsqu’il était jeune. Dont le père de Hild. Ces crimes, il ne pourra jamais les rattraper. Lorsqu’une vie disparaît sur cette Terre, elle disparaît pour de bon et Thorfinn ne le sait que trop bien. Sa rédemption ne sera jamais possible. Pour autant, s’accrocher au rêve d’une terre épargnée par les conflits (« Quelque chose de plus beau ») semble plus honorable qu’attendre la mort noyé dans ses péchés. Après tout, Thorfinn a rejoint l’horreur de la guerre suite au meurtre de son père des mains de Askeladd (sur commande de Floki).
L’adaptation anime du premier arc (Tome 1 à 8) par Wit Studio (Shingeki no Kyojin) sera d’ailleurs l’occasion de se rafraîchir la mémoire ! J’ai mémoire qu’un certain nombre de fans avaient été dépaysés par le changement de rythme du 2e arc —> Beaucoup plus calme et posé que celui de la jeunesse de Thorfinn. Ce qui est tout à fait normal ! Si notre héros doit vraiment se consacrer à la paix, cela va lui demander énormément de temps et de soutiens ! Pour l’heure, et bien qu’il s’en soit fallu de peu, Thorfinn est parvenu à ne pas contribuer davantage au cycle de la haine. Aussi surréaliste que cela puisse paraitre, Floki semble être aimé de son petit-fils. Bon sang… Allez, la suite ! J’ai hâte de voir comment va se débrouiller Thorfinn face à un pur produit des Jomsvikings —> Garms. Ne vivant que pour la guerre et rêvant de se faire tuer par plus fort que soi. Si j’entretiens encore un espoir pour Sigurd, Garms me semble voué à disparaitre d’ici peu.
