« Behhhh ! ». Pourquoi une brebis se retrouve t-elle à sauter sur le torse de Thorfinn ? Et quel est cet endroit ? « Ouf ! » souffle Thorfinn. « Ce n’était qu’un rêve ! Papa mort, moi combattant des hommes et tuant, encore et encore… Puis esclave ? ». Malheureusement pour Thorfinn, le rêve, c’est celui dans lequel il se trouve actuellement. Pendant que Einar se tient seul face à leurs agresseurs. « Tu veux pas lâcher ?! » s’écrie l’un des domestiques. « On va voir qui domine qui ! » réplique l’esclave. « Amenez-vous !!! ». « Tssk… » peste l’un des gaillards en faisant demi-tour avec le type qu’a étalé Thorfinn. « J’ai plus le temps pour ces conneries mais vous feriez mieux de vous préparer aux conséquences de vos actes ! On y va ! ». Des esclaves qui s’en prennent à des domestiques ? Inconcevable ! « On… a gagné » se satisfait de son coté Einar. « Tu m’entends, Thorfinn ? On a gagné !!! ». […] « Papa ! » crie Thorfinn. « Tu devineras jamais le rêve que j’ai fait ! Des flèches qui s’abattent par milliers et… ». « Je sens le sang ». « Huh ? ». « Qui as-tu tué avec ce couteau, fils ? ». Le poids de nos crimes.
« J’avais encore tant à t’apprendre… » regrette Thors dans l’autre vie. « Je suis désolé de t’avoir laissé seul, fils ». Si les circonstances avaient été différentes, Thorfinn aurait pu emprunter ce chemin impossible que s’était résolu à prendre son père. Un sentier dépourvu de violence et de sang. « Un sentier où le poids de nos crimes permettrait d’ouvrir une nouvelle ère… » semble vouloir dire Askeladd dans ce qui s’apparente au Valhalla. « On dirait le paradis pour toi ? Non… Ici, il n’y a ni victoire, ni fin… Tout le monde est ton ennemi et cela jusque’ à la fin des temps ». Sans omettre la haine des innocent(e)s tué()es par Thorfinn. Comment se tourner vers la rédemption après avoir massacré tant de vies ? Y a t-il ne serait-ce qu’un sens qui se situerait au-delà de la volonté cupide de continuer à vivre ?
« Pour le découvrir, grimpe, Thorfinn ! » ordonne Askeladd. « Grimpe et montre-moi ce monde dont rêvait Thors ! Deviens un vrai guerrier !!! ». Soit celui qui ne porte jamais un coup et ne tue personne. Celui qui parvient à briser le cycle de la haine. Décidément, la portée philosophique incarnée par cette deuxième partie de Vinland Saga résonne comme jamais. Au risque de décevoir celles et ceux qui s’attendaient à l’action sans fin de la première partie.