Encore un cauchemar pour Thorfinn. Cette fois-ci face à un Einar enfant transi de peur face à un Thorfinn plus jeune et aveuglé par la haine. « Non… Attends ! Attends !!! ». […] Quelques instants plus tard, Thorfinn se réveille en sueurs. « J’ai rêvé… » fait-il savoir à Einar. « J’ai rêvé que je tombais d’une falaise ». « Pendant que tu dormais… » lui indique son camarade. « Tu murmurais des mots comme Papa ou Askeladd… C’est le nom de quelqu’un ? ». […] Thorfinn pensait aller mieux ces derniers temps mais ces cauchemars ne cessent de le poursuivre. « J’ai l’impression d’oublier quelque chose d’important » se dit-il alors qu’il nettoie son visage. « Et de l’autre coté, j’ai l’impression de ne pas pouvoir oublier cette chose en moi ». Enfin… Il est l’heure de labourer. « T’as remarqué ? » demande l’un des domestiques. « La terre est bien plus fertile depuis que Einar est arrivé ». « Tssk ! » s’agace son compagnon. « Le maître n’a plus toute sa tête ! Le travail de la ferme, c’est pour les hommes libres comme nous ! Pas les esclaves ! ». Ainsi commencèrent les représailles. Ainsi débuta une nouvelle injustice.
Ce que Thorfinn a peur d’oublier, c’est sa souffrance. Cette humanité qui lui permet de ne jamais avoir à se pardonner ses crimes. Il doit également admettre avoir aimé Askeladd à la toute fin. Abandonner cette rage qui a forgé son soi durant tant d’années. Enfin ! Maintenant que Thorfinn n’est plus ce guerrier, il peut essayer de se consacrer à un autre pan de son existence. « Il est préférable d’être vide si on souhaite renaître de ses cendres » indique Sverkel.
Paradoxalement, voilà que Einar se retrouve à son tour aveuglé par la haine. Après avoir découvert la basse besogne des domestiques. Qui aurait pensé que Thorfinn soit celui qui tente de l’empêcher de suivre le même chemin ? Ainsi que ce bon vieux Pater. « On trouvera toujours des personnes qui se complaisent à discriminer mais ne tombez pas dans leur piège… N’abandonnez pas l’espoir ». Mais l’humain reste humain. L’humain reste fragile. Il n’aura fallu qu’une provocation pour céder le pas à la colère. De quoi redouter le pire pour la suite.