Mont Soden : Tissaia de Vries a beau exploré les derniers instants des morts qu’elle croise, aucun signe de Yennefer de Vengerberg. « Cesse de te faire du mal, Tiss… » l’enjoigne Vilgefortz de Roggeveen. « 4000 soldats Témériens, 5000 Kaedweniens et au moins 20.000 ennemis Niilgardiens. « Tu ne la trouveras pas dans tes visions parce qu’elle n’appartient plus au Royaume des Vivants ! ». Mais Tissaia refuse d’entendre raison. « Yennefer…. Yennefer !!! ». « Yennefer ?! ». C’est à cet instant que l’archimaîtresse rencontra pour la première fois Geralt de Riv. Accompagné d’une mystérieuse enfant semblant appartenir à la noblesse. « J’ai déjà vu cette scène » réalise la princesse Cirilla de Cintra. Une scène de tristesse et de désarroi. « Reste sur le cheval » se contente de répondre le Sorceleur avant de partir en quête de son amour disparu. Loin de se douter qu’on allait lui annoncer sa disparition. […] « Vas-tu enfin me dire qui est Yennefer ? » plaide la jeune fille au Sang Ancien. « Inutile maintenant qu’elle n’est plus » plaide son protecteur et père de coeur. Que s’ouvre le deuxième volet de la Conjecture.
Il me tardait de reprendre les aventures de Geralt de Riv, Yennefer de Vengerberg et Cirilla de Cintra ! Et je n’ai pas été déçu puisque l’on retrouve la plupart des ingrédients qui ont fait le succès de la S01. À commencer par un univers Heroic-Fantasy toujours aussi intéressant bien que manquant de substance. La faute à un nombre d’épisodes trop court ! On croirait avoir affaire à la moitié d’une saison lorsque le finale pointe le bout de son nez. Et ce n’est pas forcément dû à une lenteur de rythme puisque, au contraire, la trame est accélérée à un rythme parfois absurde. Ce qui fait qu’on se retrouve avec des personnages profondément attachés les uns aux autres sans que l’on n’ait assisté à l’envers du décor.
Je pense par exemple à l’affection qu’éprouvent les Sorceleurs envers Ciri ou la solide amitié qui se tisse entre la magicienne Fringilla Vigo et la reine des Elfes, Francesca. Il aurait, au bas mot, fallu cinq à six épisodes de plus pour que l’on se prenne d’intérêt pour ces multiples connexions de coeur. Résultat —> Une moindre implication lors des cliffhangers majeurs. D’autant plus que la dramaturgie ne prend ici aucun risque majeur. Cela étant dit, le manque d’ampleur du cast hors triptyque principal (Yennefer X Ciri X Geralt) n’y aurait peut-être pas changé grand chose.
Je tiens tout de même à noter quelques exceptions telles que les mages Tissaia X Triss ainsi que le « Cavalier Noir » de Nillgard, Tahir. Leur jeux et expressions ont une certaine complexité qui me fait dire qu’ils n’ont pas été choisis au hasard. J’ai tout de même apprécié le narratif de Fringilla et ce passage phare qui la met sur le devant de la scène. À voir si cette volonté d’étoffer le personnage se poursuivra. Idem pour la haine décuplée de Francesca qui peut remercier, au passage, la juste interprétation de Mecia Simson.
À coté de ça, nous nous retrouvons avec une réalisation de haute volée ! Les effets spéciaux, notamment, sont particulièrement réussis avec un bestiaire saisissant de monstruosité. Même constat pour les décors et costumes qui ont été placés entre de bonnes mains. Je n’ai pas lu la Saga du Sorceleur de Andrzej Sapkowski mais je suis persuadé qu’il a été satisfait du résultat.
Un autre bon point est que, contrairement à la S01, la lecture des évènements est bien plus linéaire. On ne passe pas du passé au futur puis du futur au présent. À voir comment s’orchestrera la saison 3 mais j’aimerais que la showrunner, Lauren Schmidt Hissrich, et ses équipes prennent encore plus leur temps (deux années séparant la S02 de la S01). The Witcher a le potentiel de devenir une série majeure de l’Heroic Fantasy mais il faudra pour cela mettre les bouchées doubles sur le nombre d’épisodes et le casting secondaire. On y croit !