« Il sort les soirs de pleine lune… » raconte un garçon d’une voix apeurée et grièvement blessé au thorax. « Pour se nourrir de chair humaine. C’est ce qu’avait l’habitude de raconter ma mère… Et lorsqu’un un loup passa devant la tombe d’une fille enceinte morte avant l’heure, le bébé continua de grandir et, devenu suffisamment grand, s’arracha de force du corps sans vie de sa génitrice ». Ainsi naquit le vif-garou. « C’est lui qui m’a attaqué… » affirme le jeune homme. « Je le jure sur l’honneur de ma mère ! ». « Trois mille orins d’avance » déclare un sorcelleur à la barbe taillée. Et tandis que son père lui passait la somme requise, le fils succomba à ses blessures. Cette nuit-là, un cri de douleur transperça la nuit sombre et glaciale de Témérie. […] « Promenons-nous dans les bois pendant que le loup n’y est pas ». Que la chasse commence.
Ainsi donc le loup n’en était pas un. Il s’agissait d’une Strige. Créature particulièrement rare car nécessitant d’une malédiction très spécifique. Ici, en l’occurence, un conseiller jaloux s’est retrouvé à maudire son roi pour avoir forniqué avec sa soeur. Parce qu’ils s’aimaient d’un amour interdit. Quant à la malédiction, distillée par une sorcière dont on ne connait pas encore le nom, celle-ci tua la princesse qui portait un enfant. « Et elle s’arracha de force du corps sans vie de sa génitrice ». Affamée et pétrie d’une haine vengeresse. Le meilleur épisode pour l’heure ! Non-seulement se prend t-on d’intérêt pour cette histoire sanglante et noire mais la temporalité avec les ambitions continues de Yennefer projette un voile de mystère sur la trame d’ensemble. Puis j’apprécie le fait que Gerald, meurtri par son aventure manquée avec Renfri, cherche à rectifier les erreurs du passé. N’omettons pas cette fin où Ciri se retrouve happée dans les bois par une voix inconnue. Passé. Présent. Futur. Petit à petit, le puzzle s’assemble. « Promenons-nous dans les bois pendant que la strige n’y est pas ».
7,5/10
*Coup de Coeur*
