« Journée chargée ? » demande l’officier. « Pas vraiment » répond la caissière d’un air las. « Moi, j’ai eu une journée de fou ! ». Bon sang. « Vous avez entendu parler du meurtre ? ». « Le meurtre ? ». « Oui ! Celui du proprio du motel à une heure d’ici ! ». « Ha ». « Horrible… Horrible ! ». « Vraiment ? ». « Mais je ne puis vous en dire davantage ». « D’accord ». Manifestement, M. l’officier souhaite absolument raconter la scène du crime. « Une balle dans le menton ! Du sang partout ! ». « Mon dieu… ». « Ouais… En plus, on l’a retrouvé dans le placard ». « Comment ça, dans le placard ? ». « L’armoire ! On l’a retrouvé dans l’armoire ! ». « C’est horrible ». « Y a des fous partout, vous savez ! C’est l’anniversaire de ma fille, demain ! Elle a trois ans ! ». « D’accord ». Sur ce, il est temps pour Sid de rentrer à la maison. « Possible code deux au café près de Forest Road après le croisement… » l’informe sa collègue via un appel. « Tu peux y aller ? ». « Bah je devais rentrer chez moi, en fait ». « Tu peux vérifier ??? ». « Okay… ». […] Un peu plus tôt, au café de Forest Road : « T’as oublié ça ».
Décidément, The End of the F***ing World est une sacrée série. L’une des meilleures eu égard à l’angoisse découlant d’un manque d’Amour. Comment celui-ci peut révéler une fragilité qui, parfois, se transforme en monstruosité. Comme certain(e)s d’entre nous pouvaient le penser, Bonnie n’a jamais eu un mauvais fond. Elle n’a pas voulu tuer cette femme. Elle n’a même pas voulu tuer ce type qui tentait de la violer. Enfin, elle n’a jamais voulu tuer James et Alyssa. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était leur parler afin que leurs dires se conforment à ses espérances. « Celui que j’aime n’était pas un monstre qui violait et tuait des femmes. C’était un innocent tué par deux monstres ». Et c’est ainsi, au bord d’un abysse sans fin, à l’intérieur du Café de Forest Road, que Bonnie réalisa combien elle avait dévié du droit chemin. La vision de Alyssa X James l’empêchant de mettre fin à ses jours est une scène qui restera gravée dans ma mémoire. « Et maintenant, on fait quoi ? ».
