Shingeki no Kyojin Tome 34 : Libres Comme L’Air

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« Pas étonnant qu’il n’ait aucun répondant… » réalise Levi alors que la carcasse du « Bestial » se répand en vapeur. « Ce n’est qu’une coquille vide ». « C’est ce que je craignais… » confirme Armin. « Sieg cache son corps à la manière du titan marteau ». Et comment débusquer sa nuque au beau milieu de cette montagne d’os ? La quête d’une aiguille dans une marée de foin. « Armin… » tente de lui faire comprendre Jean. « Il n’y a pas mille solutions, il va falloir… ». « Je sais ! » le coupe le nouveau major. « Je ferai sauter la zone d’ici une minute ! Éloignez-vous d’Eren avec la Charrette ! ». « Non… » refuse d’y couper Mikasa. « Il doit y avoir une autre solution ! ». À eux qui s’étaient promis d’être libres comme l’air. À eux qui s’étaient jurés de découvrir le monde. N’y a t-il d’autre destinée que l’enfer ? « Je dois tirer un trait sur nos doux espoirs… » se résigne Armin. « Je dois tuer Er… ». C’est à ce moment-là qu’un titan sous forme d’Okapi fondit sur lui. Car l’ennemi n’a que faire des hésitations du coeur. « Que la dernière guerre commence, mes chers enfants ».

Je fais partie de celles et ceux qui ont été déçus par la fin de Shingeki no Kyojin. Pas de quoi, fort heureusement, et contrairement à une autre saga (*tousse* Game of Thrones *tousse*), gâcher la qualité globale. Mais tout de même ! Entre les bizarreries, les incompréhensions, les questions sans réponses et ce simili happy ending, il y a de quoi déchanter un brin ! J’avais senti le coup venir lorsque la Brigade d’Exploration et leurs allié(e)s Mahr se retrouvent d’un coup confrontés à une armée de titans contrôlée par Ymir.

Une bataille finale qui, si Hajime Isayama était resté fidèle à la tonalité tragique de son oeuvre, aurait pu marquer davantage. Mais ce n’est pas vraiment le cas. Passe le fait que certains anciens possesseurs de titans, Bertolt, Ymir, Poco et d’autres, viennent en aide à leurs camarades. Mais l’impression de lire un shonen nekketsu où le pouvoir de l’amitié et de l’amour triomphe de tout est tenace. Car il y a un gros manque de dramaturgie dans cette ultime bataille.

À un moment donné, Hajime nous fait croire qu’il y aura un tribut car telle est la froide et sanglante réalité de SnK. Lorsque l’espèce de mille-pattes active la transformation titanesque et que tous les rescapés eldiens y passent, j’ai un instant pensé qu’il y allait avoir du drama. Sachant que Reiner se serait très probablement sacrifié en se faisant dévorer par Gaby. Au final, presque toute la jeune génération que nous avons connu s’en sort. Ainsi que bon nombres de leurs proches.

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Et c’est un symptôme d’auteur(e) relativement commun ! Un peu comme Hiromu Arakawa (Fullmetal Alchemist) avec la mort de l’un des personnage principaux, Isayama s’est d’un coup adouci suite à la mort de Sasha. Ce qui n’est pas une bonne chose à mes yeux tant la cruauté et le désespoir du lore de SnK font partie de son ADN. Le monde plus adulte de Levi, en revanche, n’aura pas échappé à cette règle. Lui-seul aura survécu mais à quel prix. « À eux qui souhaitaient être libres comme l’air, nous leur avons sacrifié nos ailes ». Le coeur sur la main.

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J’ai en revanche apprécié le courage retrouvé de Mikasa pour tuer celui qu’elle aime. Prouvant à Ymir, qui avait mis tous ses espoirs de liberté en elle, qu’il est possible de ne pas être prisonnier de l’amour. Ceci-dit, je peine à comprendre pourquoi Ymir est tombée follement amoureuse de son bourreau. Alors qu’elle détenait le pouvoir d’un dieu entre ses mains. Le syndrome de Stockholm a ses limites…

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Quant au soi-disant revirement de Eren, paniquant comme un enfant à l’idée que Mikasa se mette en couple avec quelqu’un d’autre, il n’y a en réalité rien de surprenant. Le Eren froid et impassible du dernier arc n’a toujours été qu’un masque ! Ce que j’ai du mal à comprendre, en revanche, c’est qu’il ait lui-même provoqué la mort de sa mère. Pour quoi, au final ? La liberté de Mikasa et Armin ? Sa mère représentait tout pour lui ! J’ai beaucoup de mal à comprendre cette décision.

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Et c’est sur ce lot de flou, d’agacement et de tristesse que je me dois de dire adieu à un manga qui m’aura marqué à plus d’un titre. Qu’importe sa conclusion. Qui plus est, les quatre dernières pages demeurent fidèles à l’idéologie cynique de Isayama. Même lorsque nos héroïnes et héros furent libres comme l’air, le monde et sa soif de vengeance s’est chargé de leur rappeler le lourd tribut qui a dû être payé pour cela. L’Île du Paradis, malgré les efforts de Historia et sa descendance, a fini par céder à l’appel de la guerre. Et tout fut détruit. Avant un éternel recommencement et le nouvel espoir d’en finir avec le cycle de la haine. Merci, sieur Isayama. Merci pour tout.

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Fondateur de YZGeneration, YummyZ, Ikke et Bang. Alter ego de Fafa Le Geek.

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