La veille, un gros orage avait frappé la région. Suivi d’une découverte pour le moins incroyable. La présence d’un géant échoué sur la plage. « Les proportions immenses de ses traits… » nota l’un des scientifique dépêchés sur place. « Comment estimer son âge ? ». Probablement jeune si on se rapporte à la longévité d’une telle espèce. « Un visage noble doublé d’un charme naturel, pourrait-on dire ». Une sorte de Géant de l’Odyssée ! Le simple fait qu’il ait existé était un miracle en soi. Pourtant, très vite, les curieuses et curieux amassé(e)s aux alentours finirent par se lasser du colosse inanimé. Après l’avoir profané. « Lorsque le phénomène de groupe surgit, savoir-vivre et respect finissent souvent aux oubliettes ». De même, avec le temps qui passe, que les notions de découverte et d’émerveillement. « Nous perdons le goût des choses… » regrette le scientifique en s’éloignant de son comparse gigantesque. « Nous perdons le goût de la vie ».
L’un des épisodes les plus originales et, bizarrement, les plus effrayants. Cette histoire de géant échoué sur la plage et dont le corps cède petit à petit à la mort a quelque chose de morbide. Un peu comme si nous assistions à la putréfaction d’une créature qui aurait dû vivre des siècles durant. « Au bout du compte… » note le respectable curieux. « Son visage s’était transformé en un masque d’épuisement et d’impuissance ». Son âme n’est plus et son corps ne demande qu’à en faire autant. « Pris dans le même tourbillon vers lequel nos vies limitées se dirigent ». Pas étonnant d’avoir peur puisque l’écriture ne fait que parler de mort.
La conclusion irrémédiable de nos vies d’humains avant un Après dont nous ignorons tout. Ici, cette réalisation s’accompagne d’un certain dégoût. Au fur et à mesure que le corps du géant est mutilé de part en part. Ses jambes, sa tête puis le reste. Gageons que sa résurrection, pour peu que celle-ci existe, lui apportera une fin plus heureuse et moins solitaire. Étrange final ! Il ne nous reste plus qu’à attendre la saison 3 le regard porté vers la mer. En attente du colosse oublié.