Si Rocket n’a jamais raconté son passé à sa famille de coeur, c’est parce qu’il ne s’en est jamais remis. « Je ne voulais pas le découvrir de cette manière… » fulmine Peter. « Mais maintenant que nous savons tout, il est l’heure de retrouver les fumiers qui t’ont fait ça ». […] « Quand le Maître nous amènera dans le nouveau monde, il va nous falloir de vrais noms ! Je serai… Lylla ! ». « Et moi, je serai Moustache ! Parce que j’ai des moustaches bien fournies ! ». « Ha ha ha ha ! Moi, je serai… Sol ! Parce que je suis le sol ! ». « Et toi ? » demande Lylla. « Un jour… » promet le raton-laveur. « Je construirai des machines qui volent ! Et, tous ensemble, nous voyagerons à travers le ciel éternel tels des Gardiens de la Galaxie ! Je m’appelle… Rocket ! ».
Je m’attendais à être déçu, passablement refroidi par la catastrophe industrielle que fut Ant-Man & The Wasp Quantumania, ce fut tout l’inverse. Ce que je recherche plus que tout dans un film du MCU, c’est une oeuvre infusée de l’âme de sa créatrice (Eternals) ou de son créateur (Les Gardiens de la Galaxie). Jamais deux sans trois, James Gunn conclut sa saga non-seulement avec panache mais avec un amour constant. Ainsi chaque protagoniste a t-il le droit à un focus soigné et cela que ce soit en termes d’écriture ou de visuel.
Bien sûr, Rocket est le héros tragique du film mais sa famille de coeur brille autant par son soutien que par ses failles. Et j’inclus les petits nouveaux telles que Cosmo ou Kremlin. Quant aux méchants, je ne m’attendais pas à ce que Adam Warlock, impressionnant et touchant dans ses premiers pas, se fasse voler la vedette par le Maître de l’Évolution. Incarné par un Chukwudi Iwuji terrifiant et n’ayant aucun mal à nous convaincre qu’il ne possède aucune once de bien en lui. Il rejoint sans forcer les rangs des nemesis les plus réussis du MCU ! Aux cotés des plus contrastés Thanos, Wanda, Fisk et Xu Wenwu. Lunatique, tyrannique, maléfique. Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire le High Evolutionary.
James Gunn restant James Gunn, le troisième volume des Gardiens de la Galaxie ne se départ de son humour qui, très souvent, fait mouche. Contrairement à d’autres oeuvres du MCU, on se sent rarement pris en otage par les différents gags qui vont de pair avec les psychés délurés des protagonistes. Quant à la mise en scène, rien à signaler. Mention spéciale au plan séquence de folie qui a lieu dans le vaisseau du HE !
Au delà de ça, c’est bien cet apparat soigné et cette plume distincte, éloignée autant que faire se peut du cahier des charges du MCU, qui font de ce film l’une des plus belles réussites du genre. Adieu, camarades ! Ce fut une sacrée virée.