Chaque fois qu’elle sort, Carrie prend des risques. Mais elle se doit de prendre la température. C’est sa manière d’agir. C’est sa manière d’être. « Si je dois mourir pour cela, qu’il en soit ainsi ». Ce qui la préoccupe le plus, à vrai dire, est que ses collègues la soupçonnent d’être un double agent. De mèche avec Yevgeny qui, de son coté, demeure toujours aussi illisible sur ses véritables intentions. […] « Le cessez-le feu fonctionne ! » s’exclame avec joie l’amie de Samira Noori. N’ayant aucune idée de l’implication décisive de celle-ci dans le processus de paix. « On en reparle quand ça fera un an » lui répond prudemment la jeune femme. Qui plus est, la trêve établie entre le gouvernement afghan et les talibans implique que ces derniers se montrent au grand jour. Ainsi que leur idéologie des plus conservatrices. « Ensemble, nous avons rêvé d’un autre monde ». Ce mantra est-il vraiment plausible lorsqu’on l’applique à l’être humain ? Espérons-le. De toutes nos forces. […] « Saul… ». « Il arrive ». « Qui arrive ? ». « Le président des États-Unis ».
Samira Noori fait bien d’être sur ses réserves. La culture et l’idéologie d’un peuple ne change pas suite à une simple trêve. Pour autant, elle ne s’était pas imaginée que la tyrannie des hommes viendrait de son propre beau frère. Résolu à la prendre pour épouse en plus de sa femme actuelle. « Pour que tu ne nous fasses plus honte ». Et qu’il puisse la posséder. Cette fois-ci, la liberté a triomphé. Contrairement à celle du « monde libre ». Je me doutais bien que tout était trop calme. L’ADN de Homeland ne cesse de composer avec une noirceur des plus constantes. La mort des présidents US et Afghan en est l’ultime rappel. Quelle pression macabre ! Et quel énième désastre. « Nous avons rêvé d’un autre monde ». Hélas, cette phrase semble vouée à ne jamais devenir réalité. Qu’il s’agisse du monde de Carrie ou du nôtre.