« À ce moment-là, lorsque j’ai perdu ma famille… » confesse Beth Boland alors qu’elle se trouve à une réunion d’addicts anonymes. « J’avais vraiment touché le fond ». Pendant ce temps, Annie Marks remplit l’essence au compte-goutte. Soucieuse de ne pas pouvoir boucler la fin de mois si elle dépense ne serait-ce qu’un iota de plus du budget qu’elle s’est fixée. Parfois, la mère de famille se demande si cela vaut le coup de vivre dans de telles conditions. Même son de cloche du coté de Ruby Hill qui déverse un bocal entier de centimes dans le terminal prévu à cet effet. De fait, depuis qu’elles ont raccroché les gants, nos trois Good Girls galèrent comme jamais. « Ou plutôt… » rectifie Beth. « Nous galèrons comme d’habitude ». La misère des petites gens concerne tellement d’Américains. « Et nous avons toujours fait avec ! Le culte de la réussite individuelle ! L’argent cardinal… Notre pays entier est fondé sur des inégalités immenses ». Et cela perdurera jusqu’au débordement complet.
Ça dégoûte de voir Annie culbuter Noah sachant que ce dernier fait tout pour la mettre sous les verrous. Enfin, presque ! Maintenant qu’il commence à avoir des sentiments… Bref ! Beth n’aura pas supporté longtemps la misère des petites gens. Qui le pourrait après avoir goûté à à une vie d’opulence ? D’autant plus lorsqu’on croule sous les dettes et que l’on est parent, qui plus est mère, d’un ou plusieurs enfants. Ça me déprime pas mal de savoir à quel point certaines personnes se sentent emprisonnées après avoir suivi un modèle culturel et social qui ne leur correspondait pas. Mais, la pression et l’innocence faisant, il arrive parfois (souvent) de craquer sans prendre le recul nécessaire. Lorsqu’on se réveille enfin, il est déjà trop tard. J’ai beaucoup aimé la dispute de Ruby et Annie sur ce sujet. Comme quoi Beth, lorsqu’elle a choisi une vie de famille qui ne lui correspondait pas, n’avait en réalité pas le choix. Voilà pourquoi les trois femmes ne reculeront pas. Maintenant qu’elles ont eu la perspective d’avoir la belle vie, autant continuer. Qu’importe les risques. « Plutôt ça que l’enfer qui nous est promis ».
