Tué par l’un des amis d’enfance à qui il faisait confiance, Shigeshige Tokugawa n’est plus. Pourtant, le risque était tangible mais, jusqu’au bout, le seul et unique shogun de ce pays aura choisi de faire confiance à ses amis. Et jamais son successeur, l’odieux et lâche Nobunobu Tokugawa, ne sera considéré comme le régent du Japon. […] « Je ne suis qu’un perdant qui n’a pas le droit de parler d’amitié… » réalise, amer, Zenzo Hatori. « J’ai tué un ami pour en protéger un autre qui, au final, est mort quand même ». « Zenzo… » lui dit Rappa Momochi. « Quoiqu’il en soit, tout ce qui s’est passé découle de la voie que le shogun a décidé de suivre ». « Je n’ai rien pu protéger. Rien pu changer. Je n’ai fait que des victimes dont les corps baignent encore dans leur sang… Je ne suis rien de plus qu’un criminel ». […] « Je suis content qu’on ait pu partager ce saké tous les trois… » se confie Kendo à Gintoki avant d’être arrêté par le Mimawarigumi, nouvelle police du pays « J’aurais aimé faire ça avant ». Oui, les meilleurs partent toujours en premier.
Encore un tome émouvant qui détonne dans un Gintama Universe d’ordinaire apprécié pour son humour. Mais depuis la confrontation entre le Kiheitai et le Shinsengumi X La Bande À Tout Faire, tout a changé. Shigeshige, un personnage que l’on avait appris à aimer, est mort brutalement. Sans qu’on ait vu venir quoi que ce soit vu que la bataille finale était terminée et qu’un nouvel ennemi, la Secte Tensho (les bras des Amanto), venait d’entrer en action avec un nouveau pantin. Lequel fait d’ailleurs tout pour se faire haïr. Cette scène où Nobunobu tente de pousser à la faute Toshiro Hijikata en tuant deux servantes du bar d’O-Tae avant de s’apprêter à décapiter celle-ci… Comme si les exécutions à venir de Kendo et Katakuriko Matsudaira, ex-chef de la police qui était prêt à tuer Nobunobu avant de mourir, ne suffisaient pas. Évidemment que l’ex-vice-capitaine allait réagir ! De même pour Gintoki…
Et Kotaro Katsura !!! Il était temps que le leader du mouvement de rébellion Joi intervienne ! Quelle folie euphorisante que de le voir travailler main dans la main avec son ennemi de toujours, Isao Kondo ! Dans le fond, les partisans du Joi et du Shinsengumi ne sont à la base que des « chiens d’égout » rompus à la violence. Il fallait les canaliser et leur faire ressortir le meilleur d’eux en vue d’évoluer dans un monde où les samouraï ne sont plus. Certains ont rejoint le Shinsengumi avec comme ligne de mire la protection du peuple. D’autres ont rejoint le mouvement Joi avec comme ligne de mire la destruction du régime des Amanto. Jusqu’alors, ces combats étaient légers et sans conséquence profonde. Ce n’est plus le cas. Les meilleurs partent toujours en premier. Si tel est le cas, nous risquons d’avoir de nouveaux dramas sur les bras.
Curieuse attitude, en parallèle, que celle du Mimawarigumi. Ou devrait-on plutôt dire « humaine » ? Depuis la nuit des temps, certains individus choisissent de se soumettre à la loi du plus fort. Quitte à commettre des atrocités dans le procès. La Secte Tensho est encore pire vu qu’il s’agit de fanatiques prêts à tout pour asseoir la suprématie d’une race extraterrestre obsédée par la conquête. Un trait très humain, paradoxalement. Allez, la suite ! La page de fin où Yura et Kondo s’élancent vers les Tensho afin de permettre au vieux Matsudaira de rejoindre les siens est superbe ! Les meilleurs partent toujours en premier mais peut-être pas cette fois-ci. Et un grand merci à Hideaki Sorachi pour nous distribuer quelques touches d’humour ci-et-là, ahah. Histoire de se départir un brin d’une ambiance solennelle et grave qui, en soi, crédibilise enfin Gintama.
