« Floki ? » s’étonne Ubbe en voyant sa barque accoster. Mais il s’agit en réalité de Ketill Flatnose. « Ketill ? Je n’aurais jamais cru te revoir de mon vivant ! ». « Et pourtant, me voilà devant toi ». À ce moment, le fils de Ragnar n’avait aucune idée de l’enfer d’où revenait son ancien comparse. Et de la folie qui l’avait marqué pour toujours. « Où est Floki ? ». « Qu’est-ce que j’en sais ». « Tu es dans son bateau, pourtant ». « Nous avons perdu tant des nôtres face aux maladies et à la famine… Les dieux étaient contre nous ». « Et les autres ? ». « Affairés à cultiver les premières terres érables ! Quand bien même cette satanée Islande ne nous aura pas facilité la vie ». « L’Islande, hein ? ». Évidemment, une telle destination ne pouvait que titiller celui qui rêver de voyager aux confins du monde. « Tu m’en diras davantage ce soir, Ketill ». […] « Et la Haine nous consumera tous ».
Que ce soit celle de Hvitserk, Ivar ou Olaf, prince de Kiev, la haine d’un frère est incompréhensible. Comment être capable de tuer la chair de sa chair ? Comment être capable de tuer qui que ce soit ? Notre époque moderne et la paix fragile qui l’accompagne fait que la majorité d’entre nous n’auront heureusement jamais à nous poser cette question. Mais imaginez à quel point la situation était différente à cette époque. Pour une simple question de géopolitique, Olaf n’a pas hésité à faire assassiner son propre frère. Quant à Ivar, celui-ci n’a pas hésité à tuer Sigurd parce qu’il ne supportait plus ses remarques. Il n’y a que Hvitserk, qui a tant perdu, que l’on peut comprendre. À cet égard, je me demande ce que les scénaristes lui réservent. Sa nouvelle addiction à l’alcool creusera t-elle son tombeau ? Bjorn est-il un bon ou un mauvais roi a t-il raison d’aller au secours de Harald ? Nous le saurons bien assez tôt.
