« Qu’on le veuille ou non »
3 années se sont écoulées depuis l’accident de Jurassic World. Et la Commission Sénatoriale US vient de trancher —> Il n’y aura pas d’opération d’évacuation des dinosaures en vue de les protéger d’une éruption volcanique imminente sur l’île de Isla Nublar. Comme le déclare le célèbre mathématicien, Ian Malcolm, auditionné devant une cour avant le verdict final : « Nous avons voulu jouer aux Dieux avec la planète et celle-ci nous fait comprendre qu’il est temps d’en finir. Autrement, nous risquons de passer d’une ère de danger nucléaire à une ère de danger génétique ». Pourtant, aux yeux de Claire Dearing, ancienne directrice de Jurassic World, sauver ces espèces n’est pas sujet à débat. « Il faut que je le fasse ! ». Et justement, Eli Mills, actuel propriétaire de la Fondation James Hammond, lui propose de rapatrier tous ces trésors dans un sanctuaire dénué de toute présence humaine. « Je n’y arriverai pas sans toi, Owen » se confie Claire à son ancien compagnon. « Et Blue non-plus ».
Aie, aie, aie. Autant Jurassic World avait été un émerveillement nostalgique de tous les instants, autant Fallen Kingdom s’avère une belle déception. Il y avait pourtant de quoi donner envie avec ce déplacement de l’action d’Isla Nublar au « monde civilisé ». D’autant plus que The Lost World s’était raté sur ce passage! Avec une arrivée certes remarquée de la Famille T-Rex à Hollywood mais trop clichée pour marquer les esprits. Devinez quoi ? Fallen Kingdom fait la même ! En pire !! L’intrigue, qui tient sur la moitié d’une feuille A4, est prévisible à des kilomètres et narrée sans génie. Avec moult clins d’oeil aux deux premiers Jurassic Park qui, s’ils pouvaient prêter à sourire dans JW, frôlent l’indigestion pour FK. La seule nouveauté scénaristique, déjà introduite sur JW, réside dans l’interaction entre Owen Grady et Blue, la dernière Vélociraptor rescapée.
Mais non ! Même là, les scénaristes se contentent d’effleurer la question des rapports Owen X Blue sans jamais développer leurs liens. C’est limite si Owen n’en a rien à faire. Et c’est un constat qui s’inscrit dans l’ensemble de l’oeuvre. Aucune prise de risque. Aucun effort de démarcation. Des facilités et autres incohérences qui s’enchainent à vitesse Grand V. Sans la magie d’un Jurassic World qui, pour ma part, m’avait permis de ne pas trop m’attarder sur les faiblesses d’écriture. Mais là… Entres les méchants plats comme une limande, les copier-coller JP/JW, le manque d’envie et d’âme. On se retrouve en face d’un film popcorn très familial et prévisible à des kilomètres à la ronde. Ceci-dit, la saga Jurassic Park a toujours eu une vocation familiale. Les gentils survivent, les méchants meurent. Fin de l’histoire. Le Happy Ending pas crédible pour un sou à la Spielberg ! Sans la touche Spielberg en l’occurence.
Cela étant-dit, le réalisateur, Juan Antonio Bayona, ne se débrouille pas trop mal. La mise en scène est bonne en soi et les effets spéciaux, mis à part l’apparition du Brachiosaure et quelques mini-scènes, sont réussis. D’ailleurs, à ce sujet, bravo à Universal d’avoir menti sur une soi-disant utilisation à outrance de l’animatronique —> C’est faux. De même, mais on commence à s’habituer, il n’y a aucun excès de noirceur dans l’intrigue. Autre reproche –> Contrairement à Disney (Marvel, Star Wars) qui sait monter une bande-annonce sans trop spoiler, Universal fait N’IMPORTE QUOI. Même en ayant regardé les deux premiers trailers, le 3/4 des surprises m’étaient connus. Heureusement que je n’ai pas regardé la bande-annonce finale qui spoile TOUTE l’intrigue. Je trouve cette pratique marketing aberrante. D’autant plus qu’elle est systématiquement sanctionnée par les internautes (il n’y a qu’à voir le nombre de dislikes).
Ha… Quoiqu’il en soit, Fallen Kingdom plaira aux enfants. Je sais que le mini-Fafa de 9 ans aurait adoré cette suite ! Pour la simple et bonne raison qu’il y a des dinosaures ahah. Par contre, pour les ados, jeunes adultes et adultes, ce sera plus compliqué ! Les idées manquent cruellement et on ne peut qu’être attristé par ce manque d’ambition. De même, les personnages de Cliff et Claire se contentent du minimum syndical en apportant seulement la dose d’humour et d’action nécessaire au bon rythme du film. Quant aux petits nouveaux, Zia Rodriguez (Daniella Pineda) et Franklin, l’une n’est pas suffisamment mise en avant malgré un personnage sympathique et l’autre n’est qu’un cliché éculé du nerd peu branché action. Seule la petite Maisie Lockwood apporte une touche de fraicheur. L’un des rares points positifs du film. On se serait par contre passé du cliffhanger la concernant. D’autant plus que les répercussions sont minimes ! Pour conclure –> Le manque d’une GROSSE scène finale à la JW se fait cruellement sentir. À voir si vous êtes fan de la licence et/ou si vous avez une carte UGC. Autrement, passez votre chemin et attendez tranquillement la sortie Blu-Ray.
