Platinum End Tome 11 : Nous N’Avons Plus Besoin De Dieu

Plus Besoin De Dieu

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Maintenant que les cinq candidats se sont mis d’accord pour que le prochain dieu soit Shuji Nakaumi, il ne reste plus qu’à lancer un appel au sixième et dernier participant. Pour se faire, Mirai, Saki, Yuri, Susumu et Shuji viennent d’arriver à Yûrakucho. Là où l’Ange de la Destruction, Muni, les attend. Non loin de là, le professeur Gaku Yoneda observe attentivement la scène. Tandis que des soldats du gouvernement japonais et d’autres nations étrangères, dont les États-Unis, s’apprêtent à passer à l’action. « Mon partenaire souhaite connaitre vos positions respectives avant de décider s’il viendra ou non à votre rencontre… » explique Muni. « Notre position ? » s’interroge Susumu. « C’est-dire ? ». « Cinq minutes où vous expliquerez ce que vous feriez si vous étiez amené à devenir Dieu ». « Désolé… » lui explique Yuri. « Mais nous avons déjà décidé lequel d’entre nous deviendrait Dieu ! Si ton candidat pouvait approuv… ». « Rupture des négociations » annonce sans ambages Muni. Oui. Si ces cinq-là en sont venus à une telle conclusion, c’est qu’ils n’ont toujours pas compris une vérité simple. « Nous n’avons plus besoin de Dieu ».

Un tome à l’écriture très intéressante partiellement plombée par quelques facilités scénaristiques et une certaine fadeur eu égard au personnage principal. Mais intéressons-nous d’abord aux « speechs » de nos cinq candidats qui décident de céder à la demande de Yoneda. « Nous n’avons plus besoin de Dieu » —> En voilà une sacrée affirmation ! Mais quelle est la vision de Shuji, Yuri, Susumu, Saki et Mirai ? Dans l’ensemble, les propos sont abrupts et pourtant essentiels aux yeux de certaines catégories de population. La vision du jeune Shûji, par exemple, est symptomatique de l’époque que traverse le Japon. Avec une proportion de seniors de plus en plus importante comparée au nombre de naissances qui ne cesse de décliner pour moult raisons. « Je créerai un monde où on sera libre de mourir sans douleur quand on le souhaite et où cet acte sera respecté ». À savoir les personnes âgées mais aussi celles et ceux qui ne supportent plus ce monde. La vision épicurienne et simpliste de Saki vaut également le coup d’oeil. « Je souhaite un monde idéal où l’on n’aura plus besoin de travailler ! Nous vivrons dans le plaisir et le divertissement ! Comment chacun gagnera de l’argent ? Personnellement, je l’ignore mais celui qui a la réponse mérite de devenir Dieu ». Alors que l’IA et les robots ne cessent de progresser et que l’automatisation s’infiltre dans de plus en plus de secteurs, la question d’un revenu universel capable de révolutionner notre modèle de protection sociale se pose. Ce n’est donc pas si stupide que ça. Bien au contraire.

Vient Susumu qui, depuis qu’il est un ange, a pu côtoyer le danger et réaliser à quel point celui-ci le stimulait. D’où une idée radicale —> Faire en sorte que chacun puisse avoir accès à la flèche blanche (celle capable de tuer). Autant vous dire que ce n’est pas moral car l’être humain est souvent immoral de nature. Il y aurait des meurtres à gogo. Encore plus que dans des pays tels que les États-Unis où le port d’armes à feu est légal. La vision de Saki est la plus candide —> « Dans le monde de mes rêves, on serait tous bienveillant les uns envers les autres et cela nous rendrait heureux ». Simpliste, irréaliste mais parfaite en soi puisqu’il n’y aurait plus de victimes innocentes. Ceci-dit, j’ai remarqué que pour vouloir rendre heureux les autres, il faut d’abord que l’on soit heureux soi-même. Ce qui n’est pas gagné. Enfin, et avant d’aborder l’idée que nous n’avons plus besoin de Dieu, les propos de Mirai sont ceux qui m’ont le plus agacé. Aux yeux du héros, l’être humain devrait vivre par ses propres moyens car si un dieu devait intervenir sur la vie et la mort, cela ne serait rien d’autre qu’une dictature invisible. Ne changeons rien dans un monde où tout va mal, en somme.

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Bref ! Ce n’est pas cette vision que je reproche spécifiquement à Mirai mais plutôt une espèce de syndrome du héros shonen qui, dans un cadre aussi « réaliste » a du mal à coller. N’a t-il pas fini par réagir lorsque Metropolisman s’apprêtait à tuer ses ami(e)s ? S’il n’avait « rien fait », comme il dit, de nombreuses personnes auraient perdu la vie. Sur ce —> « Nous n’avons plus besoin de Dieu ». Il est rare de tomber sur des propos aussi édifiants dans l’univers du shonen. Pour résumer, « Dieu » fut crée par l’être humain. Par angoisse de la mort et parce qu’il voulait bénéficier de bonnes récoltes. Ce concept fut décliné en une multitude de religions différentes. Or, maintenant que la science et la médecine ont effectué des bonds énormes, de plus en plus de personnes comprennent que ce « Dieu » défini par l’humanité n’existe pas. Tout juste pourrait-on parler de « phénomène », « d’ordre » ou « d’harmonie » dont les clés de compréhension nous dépassent complètement. Pourtant, ici, les anges existent ! Alors pourquoi pas Dieu ? Simple —> « Dieu n’est qu’une énergie crée par celles des croyants et cette élection n’a pour but que d’assurer sa survie. Or, je vous le répète, nous n’avons plus besoin de Dieu ». Wow ! Dommage que Susumu ait été tué de manière aussi délibérée (histoire que Yoneda puisse disposer d’un avantage considérable). Il n’empêche que j’ai hâte de voir la suite.

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7,5/10

*Coup au Coeur*

Fondateur de YZGeneration, YummyZ, Ikke et Bang. Alter ego de Fafa Le Geek.

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