Tout se résume à une question : « Survivras-tu au lycée ? ». Une période si courte et pourtant si intense. Pour la plupart d’entre nous, les peines de coeur et autre stress lié aux notes se chargent de marquer notre existence plus ou moins violemment. Mais « rien de grave », en soi. Puis il y a les autres. Celles et ceux qui ont dû endurer un bullying tenace sous une pression sociale éreintante. Bien trop de personnes n’ont pas survécu au lycée. Parce qu’elles étaient en pleine construction de soi et que des épreuves injustes les ont accablé au point de les faire craquer. Liberty n’est qu’un lycée parmi d’autres. Hannah Baker n’est qu’une victime parmi d’autres. La mort frappe, on s’en émeut puis on oublie. Les tragédies quotidiennes pleuvent et personne ne fait rien pour changer quoi que ce soit. À quel point sommes-nous responsables ? Nous-autres qui n’avons « rien » à nous reprocher ? […] « Prends tes affaires ! » ordonne Justin à un Clay désemparé. « Quoi ?! ». « Monty… Monty est toujours en vie !!! ».
Sachant que la troisième saison, à travers l’humanisation forcée de Bryce et sa vaine tentative de rédemption, était déjà la saison de trop. Qu’en sera t-elle de celle-ci ? Plus aboutie, espérons-le ! À défaut d’être utile puisque 13RW aurait dû s’arrêter, selon moi, à la S02. La seule raison qui fait que je continue est mon affect à l’endroit de certains protagonistes. Ça + certains thèmes parfois abordés sous un thème convaincant. Ici, par exemple, j’ai apprécié l’atmosphère délétère qui règne autour des « survivants ». Afin de nous montrer que lorsqu’un trauma et/ou un drame surgit, la brisure ne se résorbe jamais. On peut éventuellement aller mieux selon les moments mais il y aura toujours quelque chose de cassé. Voir ce beau monde tenter de préserver l’illusion est quelque chose d’assez triste et humain. Les tragédies quotidiennes n’ont jamais de fin. Et Winston Williams, ce crush de Monty déterminé à faire payer ceux qui ont causé sa mort, en causera d’autres à coup sûr.
