« Grave-le dans ta chair » révéla un jour un guerrier. « Puis grave-le dans le sol, la mer, tes ennemis, tes butins et ta vie ». […] « Einar ! » s’agace la matrone. « Qu’est-ce que tu fiches à couper du bois ?! Tu veux détruire notre foyer ?! ». « Je veux devenir un guerrier ! ». « Sottises ! T’es pas fait pour ça ! Prépare-toi, on va déjeuner ! ». « J’ai faimmm ! » s’écrie Lotta, la petite soeur. […] « Alors… » s’interroge la mère de Einar. « Pourquoi ces entrainements d’un coup ? ». « Il faut bien que je protège ces terres ! Après que tout ait été brûlé et reconstruit… C’est ce que voudrait Pap… ». « C’est trop bonnnn !!! » s’écrie la soeurette. « Mais vous allez m’écouter à la fin ?! Maman ! Papa est mort pour que l’on vive ! ». « Et tu te retrouves ici à déjeuner avec deux femmes ravissantes ! ». « Mais… ». « Aujourd’hui, tu n’as pas tout perdu alors profites, fils ! ». Car tout peut s’envoler du jour au lendemain. […] « Une fois que vous serez sortis des bois… » leur fait savoir le trésor d’une vie. « Suivez le cours de la rivière… C’est compris, Lotta ? Einar ? ». « Mère !!! ». […] Tout est passé si vite. « Maman frappée par une flèche et sa mort foudroyante… Puis Lotta… ». Pourquoi la vie est-elle si cruelle ? « Pourquoi… suis-je le seul en vie ? ».
Je ne me souvenais plus de la tragédie que fut la vie de Einar avant qu’il en vienne à rencontrer Thorfinn. Quelle narration ! Et ce sens de la mise en scène paré d’une bande originale dont la délicatesse contraste avec la barbarie de l’époque. Quoique, cette violence infernale dépeinte ici continue d’être le le pain quotidien de certain(e)s. J’avais des doutes sur la capacité de Mappa à adapter la suite de Vinland Saga. D’autant plus que celle-ci s’annonce bien plus contemplative que la première partie. Pour l’heure, je suis rassuré. « Ce n’est que lorsque l’on perd le trésor d’une vie que l’on réalise son importance ». Puis vient la souffrance et l’interrogation perpétuelle sur la valeur de l’existence. « Sans les proches que l’on aime ».