
Parfois, ouvrir un nouveau chapitre implique d’ériger une nouvelle devanture. À commencer par se couper les cheveux, par exemple ? Et étrangement, June n’est ni nerveuse, ni inquiète à l’approche du procès des époux Waterford. Tout ce qui bout en elle, c’est de la haine et de l’impatience. […] « Pourquoi ne sont-elles pas autant en colère que nous ? » s’interroge June après avoir participé à sa première session en présence de handmaids survivantes. « Qui te dit qu’elles ne le sont pas ? » répond Moira. Après tout, chacun gère sa douleur à sa façon. Parfois en l’affrontant de face. Parfois en tentant de l’ignorer. Parfois en acceptant d’avoir peur et de vouloir fuir. Encore et encore. Même lorsqu’on est en sûreté.

C’était à prévoir —> June, de par ce qu’elle a vécu et les remords qui ne cessent de la hanter, ne sera jamais la June qu’a connu Luke. Elle ne sera jamais en sûreté. « La moitié du temps, je ne la reconnais plus ». Et pourtant, il faut la soutenir coûte que coûte. Être patient et à ses cotés. Ce que Lucas fit, contre sa volonté ceci-dit, à l’occasion de l’audience des crimes commis par Fred Waterford. Une récapitulation nécessaire et un moment pivot dans l’histoire de la série. À nouveau, Elisabeth Moss signe une prestation incroyable.

Notez les horribles et vaines tentatives de justification du violeur quant à ce qu’il a fait subir à autrui. « Dieu ». « Le futur du pays ». « Un sacrifice nécessaire ». L’être humain est décidément une bien odieuse créature. On retrouve cette même tentative de rédemption égoïste à travers cette tante ayant informé Gilead de la relation qu’entretenait à l’époque Emily avec une Martha. Ce qui conduit à la mort de cette dernière et la section d’une partie de l’appareil génitale d’Emily. Afin qu’elle ne puisse plus ressentir le plaisir. Doit-on vraiment tenter de réinsérer de tels monstres ? Leur donner une « seconde chance » que n’auront jamais leurs victimes ? Je ne pense pas. Et pourtant, parfois, les regrets des monstres peuvent éviter aux mêmes tragédies d’être répétées. Rien n’est simple. Tout est complexe.
