Ofmatthew a survécu. Du moins ses fonctions vitales. Le cerveau, en revanche, n’est plus. Et si la jeune femme est maintenue en vie, ce n’est que pour s’emparer de l’enfant qui siège en elle. De l’autre coté du lit d’hôpital, aux sons du moniteur cardiaque, June contemple le vide. 32 jours à rester au sol sur ses genoux. Au bout d’un certain temps, June commença à entendre la chanson « Heaven Is A Place On Earth ». Le Paradis se trouve sur Terre ? Vraiment ? Quelle sinistre blague. Avant même que Tante Lydia ne lui impose cet énième supplice, l’esprit de June était déjà dans une autre sphère. Celle-là même qui a poussé Ofmatthew à vriller. « Quand est-ce que ce sera mon tour ? » se demande t-elle. « Quand est-ce que je tenterai de semer la mort autour de moi ? ». « Tout le monde a une limite. Et la mienne a été franchie depuis bien longtemps ».
June a une spécificité bien à elle. Dès qu’elle se trouve au fond du gouffre, à un pas de la dégringolade, quelque chose surgit et sa foi renait de ses cendres. La dernière fois, ce fut un loup qui se rappela à elle. Aujourd’hui, c’est ce docteur qui, au départ, paraissait si froid et cruel. Ce n’est pas le cas. Malgré le contexte d’horreur qu’a semé Gilead, le Serment D’Horace demeure fermement ancré en lui. Et que dire de Serena qui, malgré le fait que June ait tenté de la tuer, ne l’a pas dit à qui que ce soit ? À commencer par Mr. Dr. qui a tout de même deviné ce qu’il se passait. « Le Paradis se trouve sur Terre » est un pieux mensonge. Pourtant, et c’est là toute la réussite de THD, même l’Enfer se retrouve parfois structuré par des éclats de lumière. June qui redevient June. Lydia qui, en dépit de l’abomination qu’elle est, tend la main aux moments propices. Et Nathalie (Ofmathew) qui s’envole avec la promesse que son fils s’échappera d’ici. Cette saison 3, malgré une noirceur persistante, est un exemple de narration et de mise en scène. Quelle série hors normes.
