Depuis sa blessure profonde contre les Yoshioka, Musashi n’est que l’ombre de lui même et a bien du mal à redevenir l’homme qu’il était avant. Mais le veut-il vraiment ? Alors qu’il tente sans cesse de s’entrainer ici et là, échappant tant bien que mal aux élèves restants de l’école Yoshioka, Musashi se retrouve dans une impasse et forcé à une introspection de plus en plus profonde. Peut-être son salut réside t-il ici, avec ce garçon nouvellement orphelin mais téméraire comme tout ?
Du coté de Kojiro Sasaki, celui-ci a plus qu’impressionné lors de sa joute sur le pont Tokiwa : si bien que le seigneur du château, Tadaoshi, pourrait être intéressé pour embaucher notre héros en tant que maitre d’armes. Mais avant cela, un test lui est requis : affronter le costaud maître d’armes Kaédé…qui se retrouve en vérité être une femme.
Lentement mais surement, Takehiko Inoué mène sa barque comme il l’entend et cela d’un geste paisible mais affirmé : contrairement à un Berserk où l’auteur ne cesse de se perdre en arcs bateaux et inutiles dont ne pourrait souffrir une publication au rythme d’un tome par an. Certes, les évènements de Vagabond prennent leur temps et le fil rouge de l’intrigue ne se déroule que petit à petit : mais au moins ne se perd t-on pas de route.
Du reste, le style de Inoué concourt à faire passer la pilule d’une bien belle manière tant les planches à encre témoignent d’une magnificence humble et vigoureuse. Plus que cela, c’est l’atmosphère même du manga qui semble empruntée de ce qu’on pourrait appeler la puissance tranquille : cela fait maintenant un moment que nous suivons les aventures de Musashi et Kojiro, nous nous sommes attachés à eux dans leurs pérégrinations respectives et anticipons dorénavant de plus en plus l’inévitable confrontation de ces deux légendes du samouraï. Vivement ?
