1930 : Robert Frobisher (Ben Whishaw) est un compositeur épicurien hanté par le rêve d’une vie car incapable de trouver la clé qui saura mettre la machine en marche. Jusqu’au jour où il décide de travailler pour le musicien de génie Vyvyan Ayrs (Jim Broadbent). 1970 : Luisa Rey (Halle Berry), journaliste officiant pour le magazine Spyglass, se retrouve embarquée dans une sombre affaire de malversations impliquant une entreprise, Seabord, qui souhaite construire une centrale nucléaire en pleine baie californienne malgré un rapport défavorable.
Futur proche après l’Apocalypse : Sonmi~451 (Donna Bae) est une clone de type serveuse officiant dans une chaine de restaurants. Destinée à satisfaire les moindres caprices de ses clients (dont des services d’ordre sexuel), Sonmi finit par acquérir sa propre conscience et à se rendre compte des conditions inhumaines dans lesquelles elle et les siens sont détenus. Futur lointain : les hommes sont revenus à des conditions de vie primitives et Zachry (Tom Hanks) est l’un d’entre eux. Tentant d’échapper à des cannibales et à leur redoutable chef (Hugh Grant), Zachry va tenter d’échapper à son démon intérieur (Hugo Weavings) pour découvrir la vérité.
Complexe, peut-être un peu trop : c’est ce qui ressort de l’œuvre d’Andy et Lana Wachowski, elle-même adaptée du best-seller littéraire éponyme (David Mitchell). Cloud Atlas hérite en effet d’une narration très dense mais aidée par un montage et une mise en scène transpirant la passion. Malheureusement, cela ne fait pas tout et la multitude de personnages et d’époques alourdit considérablement la trame scénaristique et donc sa compréhension. Résultat : le fil rouge reliant tout ce bazar n’est pas évident à démêler et il aurait fallu se délester de nombreux personnages et d’époques pour offrir une lecture qui soit la moins confuse possible.
Et pourtant on sent bien que le fond est là : ne serait-ce que par le travail effectué sur les dialogues et la réalisation (magnifique il faut bien le dire). Quant à la bande son, elle contribue grandement à fluidifier le rythme des événements. Dommage que l’action ne soit pas plus incisive (hormis la séquence de la forêt). En somme, une œuvre à voir ne serait-ce que pour récompenser le travail d’adaptation et la réflexion proposée sur la renaissance et l’après-vie. Tout est lié, tout a un sens et tout un chacun porte en soi un rêve qui ne demande qu’à éclore.