Parasite : Le Cercle De Confiance

Parasite

« Les bonnes gens qui ne dépassent pas la ligne »

Lorsqu’il accepte de remplacer son ami en donnant des cours privés d’anglais à une fille de riche, Ki-Woo ne se doute pas à quel point celle-ci est… riche. Mais c’est la crédulité de la mère qui incite ce jeune homme issu d’une famille sans-le-sou à passer le pas. Comment ? En tentant d’intégrer sa soeur, son père et sa mère aux Park ! La méthode pour s’y prendre est simple —> Créer des besoins et évincer celles et ceux qui sont déjà là. Ki-taek (le père), Chung-Sook (la mère), So-Dam (la fille) et Ki-Woo (le fils) sont peut-être pauvres mais ils ont de l’imagination et de l’audace à revendre ! Ki-Jung, en particulier, est une actrice née. Parfaite dans le rôle d’art-thérapeute pour le petit Da-Song au génie artistique flagrant (…) mais couvant un profond traumatisme. Se greffer à la famille Park tel un parasite AAA, voilà le nouveau rêve des Ki-taek. Assez de ce taudis puant et poisseux qui leur sert de maison. Assez de faire partie d’une classe que tout le monde répugne. Assez de se rendre compte que l’odeur du pauvre courrouce les lèvres du riche. « À partir d’aujourd’hui… » décrète Ki-taek. « Nous passons de la poussière à la lumière ».

Parasite

Parasite

Le meilleur film de 2019 —> Voilà ce qu’est Parasite ! De la même manière que Dernier Train Pour Busan s’était imposé comme le long-métrage incontournable de 2016, Parasite s’empare du leadership sans mal aucun. Il faut dire que le cinéma sud-coréen, par sa maitrise de la mise en scène, de l’esthétique et de l’écriture, souffle depuis plusieurs années une véritable brise printanière. Et il serait dommage d’y résister ! Old Boy. Mademoiselle. J’ai Rencontré Le Diable. Mother. The Host. Okja. Memories of Murder. Le Bon, la Brute et le Cinglé. A Bittersweet Life. Voilà ce qu’un amateur tel que moi peut d’ores et déjà vous recommander. Ici, Parasite joue habilement avec les codes de la comédie et de la tragédie en vue de livrer un véritable chef d’oeuvre de dramaturgie moderne. À déguster sous le prime social froid et austère de nos sociétés d’aujourd’hui.

Résumons les choses. Une élite qui, par sa fortune sans fin, permet à l’ensemble de ses ressortissants de s’émanciper au mieux. Des classes moyennes auxquelles on fait miroiter ci-et-là des éclats de richesse pour mieux les enraciner dans un quotidien morne et sans rêves. Puis, enfin, ces classes pauvres pestilentielles qui rendraient le paysage tellement plus respirable et harmonieux si elles n’existaient pas. Notre monde est injuste. Notre monde est cruel. Et la jalousie humaine n’a jamais aussi bien exercé ces droits aux cotés de l’égo sans fin. Plus qu’une pièce drôle et acide, Parasite se veut un miroir brisé de nos sociétés décharnées. Et dans ce monde injuste et torturé, le passage des rires de joie aux larmes de sang se fait aussi prestement que le souffle d’un garçon innocent sur les bougies d’un gâteau blanc. À voir et revoir sans discontinuer ! Ne serait-ce que pour soutenir la traversée à Hollywood d’un parasite sud-coréen qui ne nous veut que du bien.

Parasite

9/10

*Coup de Coeur*

Publié le
Catégorisé comme Ciné

Fondateur de YZGeneration, YummyZ, Ikke et Bang. Alter ego de Fafa Le Geek.

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