C’est grâce à ce genre de chapitre que je me rappelle pourquoi One Punch Man, malgré ses défauts, est le manga iconique de ma vie de jeune adulte. Outre le style inqualifiable de Murata, l’écriture de ONE et la façon dont il construit ses personnages ne cesse de trouver écho en moi. Ici, par exemple, la détresse de Darkshine face à cette Personnification du Désespoir. « J’étais en quête d’une victoire qui me ferait sentir bien… Je voulais continuer à m’abreuver de ma force en m’auto-convainquant que j’étais un héros ». Or, Darkshine n’a jamais été mû par le sens de la justice ou celui de la Volonté. Ce qui explique en partie sa défaite cinglante face à Garou. De fait, nombreuses sont les « bonnes personnes » à être aussi égoïstes que lui. D’où le problème d’une justice partiale évoqué par Garou alors qu’il s’apprête à perdre son humanité.
Face à cela, le Chasseur de Héros entend devenir un « mal impartial ». Un Fléau Divin face auquel l’humanité n’aurait pas d’autre choix que celui de s’ériger en un front uni. Ce n’est pas la première fois que la « nécessité » d’une tragédie commune, dans l’optique d’unir les ennemis d’hier, est mise sur le tapis. Pain (Naruto), par exemple, affirmait que l’être humain a besoin d’être traversé par un drame suffisamment important pour le contraindre à la paix. Dans la vie réelle, il a fallu que nous passions par deux guerres mondiales avant d’entrevoir la nécessité d’un cessez le feu. La mondialisation d’aujourd’hui, toutes ces économies liées les unes aux autres, a été bâties sur ces millions de morts. Avons-nous vraiment soif d’une Personnification du Désespoir ? Est-ce ainsi que nous deviendrons de « meilleures personnes » ? Voyons voir comment nos Héros S, enfin unifiés, répondront à cette question. « Qu’importe le nombre de fois où je me déçois, je continuerai de me relever et d’aller de l’avant ». Bien dit, Sweet Mask ! Bien dit !
