Oh Lucy ! : « Faisons-nous un câlin ! »

Oh Lucy

« Oh Tom ! » 

Seule et désespérée. Voilà comment se qualifierait Setsuko. Célibataire alors qu’elle a la cinquantaine. Figée à un boulot qui ne l’enthousiasme gère. Et un quotidien morne au possible qui se répète. Encore. Encore. Encore. Voilà pourquoi Setsuko a accepté la proposition farfelue de sa nièce, Mika —> Prendre des cours d’anglais ! Et autant dire que ça lui change du quotidien ! D’autant plus que le professeur, John, a une méthodologie très particulière. À coups de pseudonymes et autres hugs (câlins) ! Mais pourquoi pas ? Des câlins. Voilà ce dont avait besoin Sestuko. A.k.a. Lucy depuis que John lui a trouvé son nouveau nom ! Puis très vite, tout fut bouleversé lorsqu’elle apprit que John avait quitté son poste. Et que Mika ne répondait plus à son téléphone. « Serait-il possible que… ? ». Bien que cela ne l’enchante guère, Setsuko va devoir s’entretenir avec sa soeur, Ayako. C’est le début d’une grande aventure. […] « Oh Lucy ! ».

Oh Lucy

Dès la bande-annonce, j’ai eu envie d’aller voir Oh Lucy ! Quelle ne fut pas ma surprise de constater que l’oeuvre était peu distribuée ! Même le MK2 Bibli qui dispose d’une annexe spécialement dédiée aux films indés/intimistes l’a boycotté. Quelle honte. Enfin ! Oh Lucy !, sous des apparences de comédie rose bonbon, se révèle avoir un goût plus amère qu’on ne l’aurait pensé. Et pour cause —> L’oeuvre traite de la solitude au pays du Soleil-Levant. Un phénomène qui n’a de cesse d’affecter le quotidien des Japonais. Il n’est d’ailleurs pas rare de rencontrer des personnes n’ayant jamais eu de relation sentimentale et/ou sexuelle alors qu’elles ont dépassé la trentaine. Dans le cas de Setsuko, celle-ci a la cinquantaine et se persuade qu’elle n’a pas besoin d’amour. Jusqu’à rencontrer John et devenir folle. Parce qu’il lui a fait un « hug » et qu’elle n’avait jamais été « choyée » ainsi.

Oh Lucy

Ne vous faites pas de fausse impression —> Oui ! Oh Lucy est drôle. Mais le sujet de fond est beaucoup plus dramatique. Et plus l’escapade de Setsuko en terres californiennes progresse, plus on réalise l’abyssal fossé qui sied en son coeur. Ajoutez à cela des non-dits, une rancune toxique et la nature humaine, vous obtenez un monstre. Si j’avais un seul voeu à formuler à l’égard du Japon, ce serait qu’il puisse enfin s’ouvrir au sexe opposé et s’éloigner de la maxime du travail. Tant de Japonaises et Japonais souffrent de ce carcan. Il est temps d’en finir et de se recentrer sur l’humain ! Autrement, il y aura encore des drames. La prison sociétale que s’est construite le pays doit être détruite pour laisser l’âme respirer à nouveau. Si vous vous intéressez un tant soi peu au Japon et à sa face obscure, foncez voir Oh Lucy ! Un must-see servi par un casting authentique, une photographie écarlate et une écriture maitrisée.

Oh Lucy

7,5/10

*Coup de Coeur*

Publié le
Catégorisé comme Ciné

Fondateur de YZGeneration, YummyZ, Ikke et Bang. Alter ego de Fafa Le Geek.

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