Ça me fait quand même mal de me dire qu’on tient là notre prochain président de la 5ème République. Et, naïvement, j’avoue avoir cru à un minimum de changement (au moins en apparence) lors de son retour officiel en politique. Ça n’aura pas tenu longtemps : alors qu’il tenait une réunion devant un parterre de fans, celui-ci s’est mis à critiquer Taubira…sur le mariage gay. Soit la seule bonne chose qu’elle ait fait.
Et c’est là que j’ai réalisé qu’il n’avait même pas l’intention d’essayer de faire les choses bien. Au contraire, ça sera, comme d’habitude, coup de com sur coup de com, effet d’annonce sur effet d’annonce. D’autant plus après sa victoire nette et sans appel à la tête de la présidence de l’UMP (64,5% contre 29,2% pour Bruno Le Maire et 6,3% pour Hervé Mariton). Celui-ci appelle dorénavant au rassemblement « le plus large possible ».
Ce qui ne sera pas chose aisée face à un François Fillon le gaulois dont la première déclaration aura été « L’union oui, la soumission non ». De même, Alain Juppé a préféré souligner le score non négligeable de Bruno Le Maire en mettant ainsi l’attention sur le fait que, contrairement à sa victoire du Bourget en novembre 2004 (85% des suffrages), le score d’aujourd’hui a montré qu’il existait une alternative. Autant dire que la guerre pour la présidence (la vraie) est loin d’être terminée. Même si Sarkozy a (malheureusement ?) une bonne longueur d’avance.