« Tu sais… » se confie Meliodas alors que lui et Ban sont en passe de s’échapper du Purgatoire grâce au sacrifice de Wild. « J’aurais bien aimé le présenter à son petit frère ». « Quand on sera rentrés, on lui chantera sa berceuse ! Mon petit Mild, tout petit ! Tout mignon ! ». « On se reverra demain.. » poursuit Meliodas avec un sourire triste. « Mais tu crois qu’il va s’en souvenir ? Je pense surtout qu’il nous regardera d’un air benêt, ahah ». « Tant pis ! Ça fera quand même plaisir à Wil… ». Mais Ban n’a pas le temps de finir sa phrase que le Roi des Démons parvient à entrer son bras dans l’espace de transfert. « Je ne te laisserai pas t’échapper, Meliodas !!! ». « Chef !! ». « Pars sans moi ! Je peux me débrouiller tout seul, désormais ! ». « Y a intérêt !!! ». « Pars en premier et va aider nos camarades ! À toute !!! » […] Peu de temps avant que Maël ne se réveille, les six plus puissants guerriers du monde se toisèrent de haut en bas et de bas en haut. « La piété filiale m’a amené jusqu’ici… » réalise Zeldoris. « Il est temps de m’en défaire ».
Un très bon tome d’action ! Malgré une certaine linéarité et ce satané classement des puissances qui aura fait plus de mal que de bien. Pourtant, ici, Nakaba Suzuki tente de désamorcer la situation en montrant que les chiffres ne veulent pas tout dire. Mais il n’empêche que cette hiérarchie n’a fait qu’encourager des power-up à gogo des personnages principaux . Et tant pis pour les personnages secondaires qui, à l’instar de Hendricksen et Gilthunder, se sont retrouvés réduits à l’état de spectateurs. Quoiqu’il en soit, je constate que la lecture de Nanatsu en tome relié est plus agréable que la lecture par chapitres. Laquelle s’avère souvent frustrante car on a l’impression de ne pas avancer. Pourtant, et mis bout à bout, le génie tactique de Merlin, la force inouïe de Escanor, la piété filiale de Zeldoris, la vitesse divine de Ludeciel et la puissance écrasante de Cusack X Chandler, donnent lieu à un beau spectacle.
J’ai particulièrement apprécié les mises en avant de Merlin qui est l’un de mes personnages préféré. Sa maitrise des arts magiques couplé à Infinity en font une adversaire redoutable ! Il n’y a qu’à voir la façon dont elle maitrise Cusack et Chandler, deux démons ultimes ! Sans ce coup du sort (la révélation Maël = Estarossa), la magicienne et ses alliés l’auraient remporté en toute simplicité. Dans l’ensemble, les planches de Nabaka se révèlent à la fois lisibles et belles. L’action est fluide et la mise en scène travaillée. L’Ominous Nebula de Zeldoris. L’Épée Sacrée de Escanor. Le Double Impact de Merlin. Autant dire que le fan service est assuré ! Niveau intrigue, en revanche, rien de fou mis à part cette piété filiale de Zeldoris qui se mue petit à petit en une trahison du paternel. Meliodas lui ayant promis de réveiller sa promise, Gilda.
Il faut dire que le Roi des Démons n’est pas impressionnant mis à part sa force hors-normes. Tout ce qu’il a dit se résume à « Je suis le Roi des Démons ! Vous ne pourrez jamais me vaincre ! Mwahaha ! ». C’est surprenant d’avoir un nemesis (et potentiel boss final) aussi simpliste. On croirait avoir affaire à un bad guy de Fairy Tail. Ce qui me gêne dans la mesure où je considère que Nanatsu a plus à apporter en matière de complexité et de prises de risque. Surtout lorsqu’on sait qu’il s’agit de l’arc final ! Au moins avons-nous eu un minimum de drama… Mais j’aimerais être « époustouflé » ! Parce qu’il fut un temps où ce shonen me faisait espérer de grandes choses. Bref ! Ce tome reste satisfaisant et les retrouvailles Ban X Elaine, bien que prévisibles, n’en demeurent pas moins émouvantes. Ainsi le Renard de l’Avarice a t-il renoncé à son immortalité en vue de passer une courte vie auprès de sa dulcinée. C’est beau ! Vivement que la piété de Zeldoris laisse place à l’aAour.
7,5/10
*Coup de Coeur*
