Depuis une semaine, les relations entre la Turquie et plusieurs pays européens se sont détériorées. En cause —> L’annulation par l’Allemagne, les Pays-Bas mais aussi la Suède, la Suisse et l’Autriche de meetings pro-Erdogan. Lesquels appellent la diaspora turque à soutenir le « oui » au prochain référendum du 16 avril 2017. En jeu —> Le renforcement des pouvoirs du président turc. Si le Oui l’emporte, Recep Ergodan disposera du pouvoir exécutif lié au poste du premier ministre. Un poste qui, dès lors, disparaitra. Se faisant, Erdogan sera capable de nommer et limoger les ministres de son choix. Qui plus est, il pourra briguer deux nouveaux mandats et se maintenir à la tête du pays jusqu’en 2029. Mais ce n’est pas tout —> L’indépendance de la justice ne sera plus garantie puisque le président pourra nommer en accord avec le Parlement les membres du Haut Conseil des juges et procureurs. Soit les personnes nommant et destituant les fonctionnaires du système judiciaire.
Or, compte tenu du contexte politique en Turquie et des témoignages indiquant de possibles violations des libertés publiques, nombreuses sont les voies s’opposant à l’expression du pouvoir turc en Europe. Pour autant, le principal motif justifiant l’interdiction des différents meetings aux Pays-Bas, en Autriche, en Suède et en Suisse se cantonne à des « risques de trouble à l’ordre public ». Seules les communes allemandes évoquent une volonté de ne pas accueillir des évènements à tenue politique. Dû à ces annulations, Erdogan a qualifié les comportements des Pays-Bas et de l’Allemagne de « pratiques nazies ». La France est le seule pays européen à avoir autorisé ce meeting. Le ministre des Affaires Étrangères, s’en est justifié au nom de l’État de droit et parce qu’il n’y avait pas de « menace avérée à l’ordre public ». Une déclaration qui ne semble pas avoir convaincu grand monde.
