Il avait été arrêté le 8 mai dernier par la police turque. Au motif de travailler sans sa carte de presse en plus d’avoir pris des photos où l’on aperçoit le drapeau du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Un parti considéré comme terroriste par le gouvernement de Ankara. D’où cette arrestation pour « propagande terroriste ». Pendant un mois, Mathias Depardon, photographe qui réalisait alors un reportage sur le Tigre et L’Euphrate pour National Geographic, fut incarcéré. Dans une cellule dite administrative où il fut « bien traité » selon sa mère. Laquelle n’a eu de cesse, pendant ce long mois, d’alerter le gouvernement français et la presse. Afin d’organiser des manifestations pour sa libération. Enfin le message a t-il été entendu. Mathias est parti ce matin de l’aéroport de Istanbul et devrait arriver sur Paris dans la soirée.
Mathias Depardon, détenu depuis un mois en Turquie, reçoit la visite de sa mère #AFP pic.twitter.com/uN712tVvUn
— Agence France-Presse (@afpfr) 8 juin 2017
Depuis la tentative de coup d’état du 15 juillet 2016, Ankara a redoublé d’animosité envers la presse. Et cela notamment lorsqu’elle exprime des réserves/critiques eu égard au gouvernement de Recep Tayyip Erdogan. De même lorsqu’un journal s’intéresse de trop près à la population kurde et, ici, en l’occurrence, au PKK. De fait, et selon la plupart des observateurs, la presse libre et les journalistes indépendants sont devenus en Turquie Persona Non Grata. Encore plus depuis l’octroi des quasi-plein pouvoirs à Erdogan à l’occasion du dernier référendum du 16 avril 2017. Au passage, les écrivains sont également concernés —> En témoigne l’arrestation de l’écrivaine Asli Erodgan qui encourt la réclusion à perpétuité. Pour avoir critiqué les exactions de certains paramilitaires turcs à l’encontre de femmes kurdes (viols notamment). Ainsi que le génocide arménien et les grèves de la faim pratiquées par certains prisonniers politiques. Nous voilà prévenus. En espérant que Mathias Depardon puisse se remettre le plus vite possible de sa mauvaise expérience.