« Il a terrassé Nishino en une seule attaque ?! » peine à y croire Toujou Ayumu, l’un des quatre gardiens shitenno du clan Yagyu. « Vous êtes destinés à pourrir ici ! » les nargue le leader du clan Dakini. « Toi ! » hurle Minamoto. « Tu vas payer pour son bras !!! ». Mais même en jouant sur la vitesse, Minamoto réalise que l’énorme masse du monstre est aussi véloce que ses frondes. « Non-seulement il est rapide…. » confirme Ayumu en lançant une attaque frontale sur Ougai. « Mais son corps est diablement résistant ! ». « Qu’est-ce que cela veut dire ? » s’aperçoit Ougai. « L’odeur d’une femelle sur le champ de bataille ? Hérésie impure que voilà !!! ». C’est à partir de cet instant que Kyubei Yagyu comprit qu’il était temps de donner une leçon à ce rustre misogyne. Car l’âme du Kabukicho ne réside pas seulement dans les muscles des hommes. Loin de là ! « Je savais que vous m’attaqueriez tous les trois en même temps ! » se pavane Ougai alors qu’il vient de parer les attaques de Kagura, Gintoki et Shinpachi. « Oui, il est temps de lui montrer la puissance des femmes ».
Hideaki Sorachi ou comment résumer brillamment la solidarité intersectionnelle à travers le quartier du Kabukicho et sa lutte contre un ennemi commun ! Qu’importe la puissance et le nombre du camp adverse, les habitantes et habitants de ces lieux malfamés sont déterminé(e)s à épuiser la flamme de leur vie pour repousser ces hordes de guerriers extraterrestres mal lunés. Et sexistes, qui plus est ! Regardez ce Ougai qui méprise femmes et vieillards. Kyubei Yagyu, qui a eu tant de mal à accepter qui elle était (car évoluant dans un monde d’hommes) et les Courtisanes de Yoshiwara se sont chargées de lui rappeler qu’il ne faut jamais sous-estimer qui que ce soit.
Pour peu que l’on ait soif de faire triompher notre liberté et notre vérité, le moindre individu, qu’importe sa corpulence, est dangereux sur un champ de bataille. Et ce qui est exaltant avec cet arc final est de constater à quel point toutes les strates de la société, des yakuza aux seniors en passant par les gangs transgenres, démons, exorcistes et autres weebs sont prêts à intervenir si cela leur permet de défendre le Kabukicho au sein duquel ils ont tant de souvenirs. J’aurais dû l’anticiper mais ma mémoire étant tristement faillible, je n’avais pas vu venir l’arrivée de l’ancien protecteur du quartier ! Et celle sa tendre fille, Pirako, ahah.
Quel papa gâteau… Un peu trop, d’ailleurs. Il n’a pas plus l’air si effrayant à force de se plier aux moindres exigences de son petit trésor d’amour… Enfin ! Cela aura au moins suffit à calmer les velléités sournoises du clan Shinra dont les membres sont eux-aussi prêts à se sacrifier en vue d’épandre le sang. Mais au jeu de l’unité absolue, Sotatsu et sa tribu ne font pas le poids face à l’engagement spontané et rugissant d’un vieillard gaga et de son successeur indigne.
J’ai, à cet égard, beaucoup apprécié le flashback sur les origines de la rencontre entre Jirocho, O-tose et Tatsugoro. L’amour commun des deux bagarreurs pour cette commerçante au coeur pur (oui, nous parlons bien de la vieille bique). La prise de conscience de Tatsugoro de sa défaite sur ce combat. Puis la mort de son meilleur ami… Aujourd’hui, force est de constater que le courage de Tatsugoro et son entêtement borné se sont transmis à bon nombre de jeunes du Kabukicho.
En démontrant une sauvagerie démentielle et un décuplement insoupçonné de puissance, vauriennes et vauriens sont parvenus à faire peur à deux des plus puissants clans de l’univers ! Il ne manquait plus que l’intervention (attendue de ma part cette fois-ci, ahaha) du prodigieux fleuriste Hedoro pour clouer une bonne fois pour toute le bec de Ougai ! Je me demande si la fleur sur son crâne peut vraiment le faire basculer du sombre coté de la force. Gintoki a en tout cas l’air d’en être persuadé vu la tâche brunâtre qui est apparu sur son arrière-train.
Mais maintenant que l’assaut est repoussé, le plus dur reste à venir. Les guerriers Yato sont toujours sur place et le gros de l’armée demeure. Tant et si bien que le Kabukicho ne pourra pas poursuivre la lutte éternellement. La fatigue, physique et mentale, élance les membres et amoindrit la concentration. Gageons que de nouveaux alliés pointeront le bout de leur nez ! Il le faut quand on prend en compte que le plus redoutable des ennemis, Utsuro, s’apprête à porter le coup final. Tenez-le vous pour dit, les malfrat(e)s ont la peau dure !