« Le ventre de ta mère est devenu gros ? » demande innocemment Kira à Ritsu. « Pas encore mais ça viendra ! ». « Un garçon ou une fille ? ». « Tant que le bébé est en bonne santé… ». « Ce n’est pas le cas ? ». « Bien sûr que si mais Maman est tellement maladroite ! ». Au loin, Rin observe d’un regard vide les deux enfants aller à la rencontre de la mère de Ritsu. « Pourquoi ont-ils l’air aussi heureux alors que rien ne va ? ». « Rin ? » s’étonne Ritsu. « Tu vas bien ? T’as la mine sombre ! ». « Pourquoi est-ce que tu viens me parler ? » réplique l’intéressée. « Parce que tu étais présent lorsque c’est arrivé ? Oublie tout et ne m’adresse plus jamais la parole ». « Tu… m’en veux ? ». « Retourne vivre une vie frivole auprès de tes parents aimants ». « Pourquoi est-ce tu en parles comme si c’était une mauvaise chose ? ». « Laisse tomber ». Mais avant que Rin ne disparaisse de son champ de vision, Ritsu ne put s’empêcher de lui poser la question. « Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu ne leur dis pas que tu fait tout pour briser la malédiction ?! ».
Je me suis toujours demandé pourquoi Fruits Basket était un shojo si « violent » à regarder sur le plan des émotions. Il n’y a quasiment pas de morts mais les stigmates, eux, sont bel et bien présents. Des tourments mentaux. Des violences verbales. Des tortures psychiques. Parfois, des agressions physiques. Une prison absolue ne laissant aucune place à l’espoir et aux rêves. Et lorsque l’on tente de se débattre, lorsqu’on l’on fait tout pour briser la malédiction, on finit soi-même brisé. À l’image de Rin. Imaginez la charge d’être haïe de vos deux parents. La crainte d’entrer dans votre propre maison alors qu’ils sont « sous un mauvais jour ». L’impression palpable d’être un poids et une charge de tous les instants. Le stress. L’angoisse. La dépression. Toutes ces afflictions présentent un danger réel au quotidien. Au point de diminuer, blesser et parfois tuer. Malheureusement, on ne s’en rend pas suffisamment compte. Du moins jusqu’à ce qu’il ne soit trop tard. « Merci d’avoir été là pour moi. Désormais, tu es libre. Et je retourne au rien ».