Approuvée par 63,8% des votants, il semblerait que la constitution, dont les opposants craignent qu’elle n’institue la charria comme dogmes de base, plaise à la majorité des égyptiens. Doit-on pour autant considérer l’Egypte comme un état islamiste ? Rien n’est moins sur. Déjà, le président Mohammed Morsi avait finalement décidé, sous la pression populaire, de rejeter la clause lui garantissant les pleins pouvoirs. Qui plus est, il reste encore les élections législatives.
Surtout, le taux de participation n’a été que de 32,9% sur les 52 millions de civils disposant de leur carte d’électeurs. Cela laisse donc une certaine marge à l’opposition qui devra une nouvelle fois s’unir en un bloc et être mené par son atout clé : Mohamed El Baradei (Prix Nobel de la paix en 2005). Il faudra en outre mettre de coté les velléités indépendantistes afin d’éviter un éclatement interne au sein de la coalition : il y an effet trois partis non officialisés outre celui d’El Baradei et qui sont dirigés par Hamdeen Sabahi et Amr Moussa.
Pendant ce temps, Mohamed Morsi a prévu de renouveler son gouvernement afin d’avoir une meilleure assise sur la crise économique qui traverse son pays. Il a en outre assuré que la constitution votée n’était en aucun cas discriminante et qu’elle assurerait une « liberté d’opinion, de création et les valeurs de la modération ». On ne demande qu’à le croire mais dommage que la constitution en elle-même fasse tout sauf garantir ces droits fondamentaux…
Ce que je crains moi avec ce genre de discours modéré et rassurant est qu’il ne serve qu’à procurer un sentiment temporaire de soulagement alors qu’en coulisses l’Etat ne s’affaire à revenir à un modèle autoritariste et religieux. Tout aussi inquiétant, le fait que le peuple égyptien soit en grande majorité analphabète et n’ait pas accès aux outils prompts à améliorer leur éducation. Pas étonnant que, dans ces conditions, seulement 32,9% de la population ait participé au vote (dont 21% en faveur de la constitution -ce qui est très peu-).
