« Jusqu’au bout du monde »
« Tu n’es jamais là de toute façon » rétorque la petite Su-an à son père, Seok-woo, alors que celui-ci lui demande pourquoi elle n’a pas fini sa chanson devant la classe. « C’est faux. Garde toujours en tête que j’observe tout ce que tu fais et cela à n’importe quel moment de la journée ». Pourtant, Seok sait bien qu’il n’est jamais présent pour sa fille. La faute à son travail, directeur d’un fond d’investissements en bourse, qui lui accapare tout son temps libre. Voilà pourquoi Seok-woo a tenu aujourd’hui à raccompagner sa fille chez sa mère. Afin qu’elle sache que s’il se tue autant à la tâche, c’est pour elle et son devenir. À cet instant, tout allait bien. Et puis ils sont arrivés.
Je savais que « Dernier Train pour Busan » avait reçu de bonnes critiques suite à sa projection hors-concours au Festival de Cannes. Pour autant, j’étais loin de me douter que j’allais quitter la salle dans un état émotionnel aussi intense. Ha ça non ! Je n’étais pas préparé à assister à l’un des films les plus marquants qu’il ne m’ait jamais été donné de voir. Pour tout vous dire, The Walking Dead fait vraiment peine à voir si on ose la comparaison entre ces deux oeuvres rattachées au genre « Zombie Apocalypse ». La mise en scène vertigineuse, la tension permanente, cette angoisse qui prend aux tripes à moult occasions, le génie narratif quant à l’écriture du scénario et l’exploitation du contexte spatial (ce fameux dernier train pour Busan)… Je manque de superlatifs pour exprimer toute mon admiration envers ce chef d’oeuvre signé Sang-Ho Yeon.
Une réalisation grandiose et qui ne s’essouffle jamais tout en s’assurant le soutien de personnages remarquablement bien construits. Pêle-Mêle, on pourra citer Seok-woo, père égoïste et enclin à devenir meilleur pour le bon devenir de sa fille. Sang-Hwa, grand bourru au grand coeur et n’hésitant pas à venir au secours d’autrui en démolissant du zombie. Sa femme enceinte, Sung-kyung, caractérielle mais tellement amoureuse et généreuse. Ou encore de ce jeune couple Young-guk et Jin Hee dont les liens sortiront profondément renforcés de ce terrible drame. Et comment ne pas mentionner l’adorable Su-an et sa nature bienveillante à l’égard d’autrui ❤️
Enfin, et parce que nous ne sommes pas au Pays des Bisounours, la malfaisance de la nature humaine ne tarde pas à pointer le bout de son nez dès lors que le péril de vie et de mort vient à peser sur la balance. Notamment une personne qui en aura fait hurler de rage plus d’un dans la salle. Moi y compris xD Anyway, comment ne pas clore cette review par le sujet principal du Dernier Train pour Busan —> Les fameux zombies !! Et fichtre, qu’ils sont terrifiants T_T Désarticulés, assoiffés de chair humaine et rapides. Très, très rapides. Surtout, et c’est là où Sang-Ho Yeon frappe fort, ces zombies-là sont véritablement dangereux et mortels. D’où une alchimie parfaite entre un Character Building authentique et un facteur Drama on-ne-peut-plus présent. À voir sans hésitation. Pour ma part, je songe réitérer l’expérience dès la semaine prochaine.