Depuis qu’elle a fait la rencontre de ce garçon qui prétend la connaitre, Martha ne cesse d’avoir des rêves érotiques. « Comme si nous étions faits l’un pour l’autre ». Comme s’ils étaient détenus dans des prisons charnelles que rien ni personne ne saurait briser. […] « Change-toi » intime le Jonas du futur. Avant les « retrouvailles ». Magnus, Franziska et Bartosz étant au départ persuadés qu’il s’agissait de leur Martha. Mais non. La Martha qu’ils ont connu est morte. Cela ne changera pas. « Mais tout peut changer ! » affirme la jeune femme. « Si je suis là, c’est parce que je peux empêcher à votre Mikkel de disparaitre ! Je peux faire en sorte que mon Mikkel survive ! Et que votre Martha ne meurt pas ! ». Mais que peuvent valoir de telles paroles face au poids inextinguible du temps et de l’espace qui le suit ? « Celui qui prétend changer l’histoire n’est qu’un usurpateur de plus ».
Parmi les protagonistes adultes, je crois que celui de Katharina est celui qui m’impressionne le plus. Qu’importe les épreuves qu’elle s’est prise en pleine poire (tromperie, disparition de Mikkel, disparition d’Ulrich), Katharina n’a eu de cesse de se battre dès qu’elle a entrevu un filet de lumière. Tout comme Ulrich même si ce dernier a malheureusement sombré en tentant de tuer un enfant. Au passage, difficile d’apprécier cet homme qui, qu’importe le monde dans lequel il a vécu, n’a pas pu s’empêcher de tromper dès qu’il en a eu l’occasion. Bref… C’est fou de voir à quel point un personnage introduit il y a à peine un épisode, le garçon, l’homme et le vieillard au bec de lièvre, peut provoquer un tel effroi ! Ce tique de la main droite posée sur celle de gauche. Ce regard dénué d’empathie. « L’enfer est vide. Tous les démons sont ici ». Les prisons charnelles ne sont que le prémisse et l’aboutissement de prisons célestes.
