Cult : La Suprématie De La Peur

Cult

8 novembre 2016 : À la stupeur générale, Donald Trump, candidat du Parti Républicain décrié pour ses multiples positions à l’encontre des femmes et diverses minorités, est élu 45e président des États-Unis. D’un coté, ses partisans sont enflammés. Éructant des « F*ck you, World !!! » tels le jeune Kai Anderson. Prêt à accompagner comme il se faut la « nouvelle révolution ». De l’autre, les pro-Clinton sont atterrées. Telle Allyson Mayfair-Richards qui regrette amèrement d’avoir voté pour un outsider. Convaincue que Hillary l’emporterait quoiqu’il advienne. « Ivy risque de m’en vouloir à mort si elle l’apprend ». […] « Pinky-Pinky ? » propose Kai à sa petite soeur, Winter. Les règles sont simples : Ne pas mentir quelle que soient les circonstances. « J’ai si peur » confesse la jeune femme. « Comme tout le monde » répond Kai avec malice. « And thus began the Cult ». Ainsi s’instaura la Suprématie de la Peur.

Peut-être la saison de American Horror Story qui invite le plus à l’introspection ! En poussant à la réflexion via un contexte résolument moderne. Forcément, en prenant place juste après l’élection de Trump et les bouleversement que celle-ci a généré, Cult ne pouvait que provoquer le débat ! Et quel meilleur facteur de motivation que la peur ? En instillant suffisamment de chaos dans une petite bourgade, une ville ou un pays tout entier, même les plus « éduqué(e)s » peuvent basculer dans la panique réactionnaire. D’un coté du spectre politique comme de l’autre. Plus de nuance. Plus de pondération. Juste l’acharnement à vouloir être dans le « vrai » et s’imposer à l’ennemi.

Cult

À ce titre, Evan Peters incarne un formidable nemesis ! Menaçant, dangereux, fou, minable et charismatique. Un cocktail ayant amené bon nombre de tyrans au pouvoir. Eux et leur milice de marionnettes prêtes à se trancher les veines si telle est la volonté de leur gourou. Ce qui frappe, ici, est de voir que même les « esprits forts et éduqués » sont à même d’abandonner toute perspective critique dès l’instant où leur bulle de confort éclate. Préférant léguer toute initiative de vie dans les mains d’une tierce personne aux allures messianiques.

On pourrait croire que Allyson est de cette trempe et pourtant, petit à petit, nous réalisons que la suprématie de la peur a eu un effet inverse sur sa psyché. Et quelle odyssée ! Quelle transformation ! Tout comme Evan, Sarah Paulson réalise une prestation inouïe. Et si son personnage a tendance à fortement nous agacer dans les premiers épisodes, tout change par la suite.

Cult est également, à mon humble avis, le volet le plus réussi en termes de rebondissements. Roanoke était pas mal dans le genre, ceci-dit ! Notamment en termes de soudaineté graphique. Ici, en revanche, les cliffhangers font en sorte de clarifier bon nombre de zones de flou et cela avec un certain brio. Ce qui apparaissait comme des incohérences finit par s’expliquer de la plus odieuse des façons.

Cult

Et quel sens de l’humour ! Quel sens du spectacle macabre ! Le ridicule ne tue pas (ou presque). J’ai également apprécié la catharsis qu’offre le dénouement de Cult. Filet de lumière dans un monde de plus en plus divisé, polémiste et stupide. La conclusion pourra surprendre et pourtant, ne nous dirigions-nous pas dès le départ vers une telle issue ? L’esprit humain n’est pas si complexe que nous ne voudrions le croire.

Cult

Notez la première incursion de Billie Lourd en Winter qui, bien qu’agaçante, offre une première ébauche de son talent. Quant aux arcs narratifs de manière générale, aucun d’entre eux n’échappe à la notion d’emprisonnement propre à Cult. Qu’il s’agisse du statut de leader ou de disciple, chaque parti obéit à des notions simplistes, partiales et dangereusement binaires.

De quoi donner quelques frissons pour peu que l’on fasse le parallèle avec ce qui se passe dans nos sociétés actuelles. Comme quoi il n’y a pas besoin de magie et de démons pour nous glacer le sang. J’imagine, à cet égard, que Cult restera l’exception qui confirme la règle. Peut-être la trame qui m’a le plus happé pour l’heure ! Au point de ne pas être réfractaire à une suite qui consacrerait cette Sororité de L’Horreur. Wait & see ?

Cult

Fondateur de YZGeneration, YummyZ, Ikke et Bang. Alter ego de Fafa Le Geek.

Voir tous les articles de Faël Isthar.
S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires