
« Chefs d’équipe et auxiliaires ! » lance l’archknight, Ruin Rite, à ses comparses. « Aucun dysfonctionnement à déclarer ? ». « Aucun problème ! » lancent les six équipes qui s’élancent dans un même élan vers la forteresse érigée par Satan. « C’est moi qui centraliserai et vous transmettrait les instructions à l’exception des équipes A et B qui devront agir en étroite coordination ! ». « Équipe A, bien reçu ! » indique le responsable de l’escouade, l’Archknight et exorciste de la cellule mexicaine de l’Ordre, Osceola Redarm. « Équipe B, bien reçu ! ». « Que chaque groupe donne la priorité à son propre objectif. Une fois celui-ci accompli, rendez-vous vers le centre de la forteresse. Nous aurons besoin d’un maximum d’effectifs pour neutraliser le coeur de Satan ! ». Et sortir victorieux de l’ultime bataille.

Comme on pouvait s’y attendre, ce tome offre un focus particulièrement important sur Osceola Redarm. Soit un homme qui, en attendant son arrivée au pays des esprits, aura longtemps erré entre souffrance et perdition. Alors qu’il venait de perdre sa fille et que la vie perdait tout son sens. C’est sa rencontre avec le petit Ruin Ritter qui finit par lui redonner goût à tout. Un deuxième enfant. Et une deuxième occasion d’être un parent respectable. Sa mort a beau avoir été téléphonée de bout en bout, elle demeure touchante. En peu de pages, Kazue Kato est parvenue à dresser le portrait d’un homme d’une imposante stature et d’une résilience rare. Tout en n’épargnant pas ces défauts qui le rendent immanquablement humain.

On sait qu’un focus est réussi lorsque, dans le même temps, l’ensemble des protagonistes vivotant à ses cotés peinent à se démarquer. Un grand bravo, ceci-dit, à Shura Kirigakure qui est parvenue à mettre à distance le seigneur de la luxure et serviteur de Iblis, Baal reine du feu. Le seigneur du soleil, quant à lui, n’aura rien pu faire face à un Osceola résolu à sacrifier sa vie pour sauver celles de ses compagnons. À travers son personnage, Kazue-san nous montre pourquoi l’humanité finira par triompher des démons. Au centre de l’enfer sommeille un coeur de merveilles. Or, seul l’être humain en connait la recette.

En n’ayant de cesse de rejeter ces émotions qui feraient d’eux des individus à part entière, les démons se contentent de rechercher un « frisson de vie » à travers ce qu’ils ont toujours connu. La violence, la cruauté, la servilité et l’horreur. Je reste convaincu que Rin Okumura parviendra à trouver un terrain d’entente avec les démons et, surtout, son père biologique, Satan. C’est ce que voulait sa mère, Yuri Ergin, et son fils, non, ses fils lui donneront raison. Au centre des ténèbres se terre la recherche de l’amour. Allez, la suite !

