« Voici le Yuniwa » informe Jérémiah Uzzahi, directeur du Grigoresedes, Haut-Conseil de la Croix-Vraie, à l’encontre de Shiemi Moriyama. « Il s’agit d’un espace de culte sacré dédié à la cristallisation de Samyaza ». Soit l’une des deux Étoiles Jumelles, ou Sol, et Empereur de la Création. « C’est ici… » poursuit Jérémiah. « Au pied même de ce grand arbre que nos sages pratiquent l’ascèse génération après génération ». Mais ce qui intéresse vraiment Shiemi, c’est cette porte crée par Mephisto Pheles a.k.a. Samaël, roi du Temps et de l’Espace et l’un des 8 Baals. La Porte de l’Étoile Filante. « Un mois à l’intérieur équivaut à environ une heure ici… » lui explique Jérémiah. « L’apprentissage des bases nécessite normalement trois ans mais compte tenu de l’urgence de la situation, nous n’avons pas le choix… Vous sentez-vous prête ? ». « Oui ! ». Shiemi a beau avoir renoncé à sa carrière d’exorciste, le nouveau chemin qui s’offre à elle devrait lui permettre de préserver cet amour fraternel entre les deux garçons qu’elle aime le plus au monde. « Je suis prête ! ».
Un tome principalement axé action qui, je dois l’admettre, m’a pas mal désorienté quand à certaines des techniques utilisées par nos frangins ! Il faut dire que le rythme de sortie de Blue Exorcist, soit un tome tous les six mois, n’aide pas à se rappeler le Lore et ses mécaniques avec exactitude. J’ai déjà du mal à appréhender la hiérarchie de la Géhenne et celle de la Croix-Vraie dans les grandes lignes alors les techniques de combat… Heureusement que la substance de cette joute est bien mise en valeur. À savoir un Amour Fraternel aussi fragile qu’intangible. Une incompréhension mutuelle que frères et soeurs ne connaissent que trop bien.
Ici, c’est essentiellement Yukio qui joue avec nos nerfs tant il rechigne à vouloir s’accrocher à la vie. Convaincu qu’il n’y a qu’à travers sa mort que Satan ne parviendra pas à ressusciter dans les temps. Ce que je ne comprends pas, outre cette obstination morbide et triste (Yukio a déjà tenté de se suicider plusieurs fois), c’est ce satané complexe d’infériorité qu’il continue d’éprouver envers Rin. Ce grand-frère qui, alors qu’ils étaient enfants, venait sans cesse à sa rescousse. Lui, le petit garçon pleurnicheur et couard. Pourquoi être autant arcbouté sur le fait de dépasser son frère en termes de combat pur ? J’imagine que cela a à voir avec l’amour que lui voue la femme qu’il aime, Shiemi, mais tout de même… Un amour fraternel se doit-il d’être jeté dans une forêt d’épines pour un amour charnel ?
Allez savoir… La relation entre frères est, il est vrai, suffisamment complexe pour justifier de tels débordements émotionnels. Seulement voilà, Rin, malgré sa candeur éternelle et ce coté démoniaque incontestablement dangereux, veut que son frère vive et qu’ils rentrent ensemble à la maison ! Pas forcément auprès de la Croix-Vraie et son passif ensanglanté mais auprès de leurs ami(e)s de coeur. Il est ce héros de shonen qui refuse de plier à une réalité écrasante et c’est là toute sa valeur. Yukio est quand plus ancrée dans la réalité mais je ne peux m’empêcher de constater que c’est sa puérilité qui le mène par le bout du nez. Il n’y a qu’à voir la toute fin du volume où Yukio s’obstine à vouloir combattre son frère d’égal à égal maintenant qu’ils sont temporairement débarrassés de l’influence satanique de leur père. Un Amour Fraternel des plus compliqués, ahah… Et que dire du patriarche et ses cinq ans d’âge mental ! On n’est pas arrivé !