Antebellum : La Peur Des Oppresseurs

Antebellum
Antebellum

Veronica Henley, auteure enchainant les bestsellers, ne cesse d’inspirer bon nombres d’afroaméricaines et d’afroaméricains quant à la nécessité de se battre, même en 2020, pour ses droits les plus fondamentaux. Antebellum (jadis), leurs ancêtres étaient contraints de travailler dans des champs de coton par des monstres convaincus d’être la « race supérieure ». Cette peur des oppresseurs se manifeste souvent par une violence des plus ignobles. « Au point… » déclare Veronia à l’occasion de l’une de ses master class. « D’être intégrée à une institution gouvernementale. Voilà pourquoi nous faisons face à un épandage d’injustices qui, tel un filet d’eau s’échappant d’un barrage à l’apparence solide, continue d’engendrer des drames […] Mesdames, messieurs, il ne s’agit pas de colmater le barrage. Il s’agit d’assécher la rivière ».

Voilà un film que je ne serais pas allé voir si mon entourage ne m’avais pas poussé à lui donner une chance. Il faut dire que les critiques coté spectateurs sont particulièrement mauvaises et je pense avoir identifier la raison principale. Antebellum n’est pas un film d’horreur ou d’épouvante ! Antebellum est un film social poussant à la réflexion d’une lutte nécessaire dans un système qui s’est construit dans la violence et l’asservissement de l’autre. Aujourd’hui encore, de nombreux artefacts, humains et sociétaux, jugulent l’émancipation d’un peuple opprimé pour sa couleur de peau. C’est cette peur des oppresseurs qui aurait dû être le sujet principal de la communication d’Antebellum. Plutôt qu’un soi-disant phénomène paranormal aux accents ségrégationnistes.

Antebellum

C’est pour ces raisons que je ne posterai pas la bande-annonce tant celle-ci en dévoile trop tout en envoyant un message factice. Je suis parti voir Antebellum en n’ayant aucune idée de quoi il s’agissait. Et j’ai adoré ! Tout en réalisant à quel point la haine est un venin des plus persistants dans le monde d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Une lutte permanente et cela d’autant plus lorsqu’elle concerne celles et ceux qui, à travers l’histoire, n’ont cessé d’être mis au ban de droits fondamentaux. La misère sociale dans laquelle se trouvent aujourd’hui bon nombre des concernées en est le reflet le plus douloureux. Une source continue d’incivilités et de violences qui entretient le feu de la discorde et la peur des oppresseurs. Que ce soit en terme de missive, de mise en scène ou de casting avec une Janelle Monàe édifiante, Antebellum vaut à mes yeux le détour. Allez-y à l’aveugle ! Vous ne devriez pas le regretter.

7,5/10

*Coup de Coeur*

Publié le
Catégorisé comme Ciné

Fondateur de YZGeneration, YummyZ, Ikke et Bang. Alter ego de Fafa Le Geek.

Voir tous les articles de Faël Isthar.
S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires