Elle aura duré plus de deux semaines et aura fait perdre à Air-France-KLM plus de 20 millions d’euros par jour. Sans compter le nombre de clients ayant choisi de partir vers la concurrence suite à ce fiasco en termes d’image et de réputation. Et pas seulement vis-à-vis de la direction d’Air France, accusée de vouloir baisser les conditions de travail des pilotes en les faisant travailler sous sa filiale low cost Transavia…mais bel et bien vis-à-vis des pilotes eux-même.
Car avec 76k brut annuel en début de carrière (pilotes de Transavia compris), les Français ont beaucoup de mal à ne pas considérer cette grève autrement que comme un caprice de nantis. Et c’est ce manque de soutien vis-à-vis de l’opinion public qui aura probablement contribué à l’abandon des pilotes dans leur combat pour l’instauration d’un contrat unique. Lequel leur aurait permis de conserver leurs avantages salariaux (moins d’heures de travail, salaires équivalents, conservation des avantages sociaux -retraite complémentaire, Comité d’Entreprise, mutuelle santé, etc-).
Autant de revendications qui, à l’heure de la mondialisation, ne passent pas. Même si, au sujet du nombre d’heures de travail, j’aurais tendance à les rejoindre : on parle de pilotage d’avion là (et donc de la sécurité des passagers). La qualité de l’environnement de travail, et notamment celle afférente à la fatigue du pilote, est essentielle et ne doit pas être considérée à la légère.
Je ne dis pas qu’un pilote low cost a plus de chances de faire crasher un avion qu’un pilote Air France hein. Mais quand même. Quoiqu’il en soit, la direction a donc décidé d’abandonner temporairement son projet de fusion Transavia/Air France mais est restée inflexible en ce qui concerne l’instauration de contrats de travail uniques. Et les pilotes ont donc fini par céder : conscients qu’ils ne pourraient pas aller plus loin. Nul doute que cette crise de confiance mettra longtemps, si ce n’est jamais, à se résorber.