Shang-Chi : La Légende Des Dix Anneaux

Shang-Chi

Il y a de cela mille ans, un homme est parvenu à s’accaparer une relique sans nulle autre pareille. Composée de dix anneaux à travers lesquels circule le chi, cette arme lui permit de conquérir des pays entiers et de s’ériger un empire de l’ombre. « J’avais tout… » se rappelle Xu Wenwu alors qu’il raconte un pan de sa vie à ses deux enfants, Shang-Chi et Xialing. « Et pourtant, je n’avais rien ». Du moins jusqu’à ce qu’il ne rencontre leur mère, Jiang Li. « J’ai découvert ce qu’était l’Amour et j’ai réalisé qu’un autre chemin pour moi était possible ». Un sentier qui ne reposait pas sur les dix anneaux et la soif de pouvoir qu’ils lui infligeaient. « Puis tout changea lorsque le sang qu’il avait fait couler trouva son chemin vers notre demeure… » se rappelle le petit garçon devenu homme. « Mon père redevint le meurtrier qu’il était et nous enveloppa dans ses ténèbres ». Un jour ou l’autre, il faudra que le fils tue le père. « Autrement, nous resterons à jamais dans son ombre ».

Shang-Chi

Quasiment rien ne manque à ce monument de divertissement qu’est Shang-Chi. Une trame solide sous fond de conflit familial et de socle brisé. Un rythme vif qui densifie le narratif en nous embarquant dans le passé avant de nous éblouir dans le présent. Une chorégraphie soignée où chaque mouvement, chaque impact, et chaque esquive a fait l’objet d’une mécanique imparable. La première scène dans le bus donne le ton et m’a donné de sacrés frissons ! D’autant plus que la bande originale, mélange de hip-hop, de k-pop et de musiques orchestrale, sublime le tout.

Shang-Chi

Quant aux protagonistes, beaucoup d’entre eux sont attachants. À commencer par un Shang-Chi qui, malgré quelques maladresses mineures de de Simu Liu, s’est d’ores et déjà figé dans le Lore. J’ai particulièrement apprécié le fait qu’il ait du sang sur les mains. Une aspérité loin d’être commune au sein des super héros.  De même pour sa petite soeur, Xialing, incarnée par une Meng’er Zhang incroyablement badass. Elle devrait nous réserver des surprises de taille pour la suite ! Quant à Awkafina dans le rôle de Katy, la BFF de Shaun, que dire si ce n’est qu’elle pétille à l’écran et insuffle à son personnage un poids notable. C’est à travers elle que bon nombre de petits morceaux de vie prennent corps.

Quid du grand méchant dont un certain charlatan s’est inspiré pour incarner une piètre version du Mandarin ? Encore une fois, le narratif touche juste avec un homme désespéré et perdu qui, suite à la perte de sa boussole, redevient le tyran néfaste qu’il fut jadis. En invisibilisant sa fille et en transformant son fils en arme humaine. Tony Leung Chiu-Wai Leung réalise une prestation sans faute. Notez que même les enfants interprétant Shang et Xialing sont convaincants ! Parvenant à toucher de par leur innocence candide et l’impuissance liée à la perte d’une mère incroyable.

Shang-Chi

Fala Chen, dans le rôle de Jiang Li, est magnétique. À travers sa philosophie de vie, ses sourires et sa façon de combattre, en harmonie totale avec son soi, son coeur et la nature, elle est le point d’horizon permanent de ce premier opus. À la fois bénédiction et malédiction pour les enfants et le mari qu’elle a laissé derrière elle.

Un autre angle qui permet à Shang-Chi de marquer les esprits est la dimension spectaculaire de ses décors. Qu’il s’agisse du mobilier ou des différentes surfaces permettant aux joutes de s’exprimer à pleine puissance. Sans omettre de la demeure familiale qui mue à travers les reflets d’âmes de ses propriétaires. Et comment ne pas évoquer le Village des Anciens ? Monde fantastique rendant un hommage certains aux légendes de Chine et d’Asie. Le bestiaire est prodigieux et ne manquera pas de vous époustoufler lors de la bataille finale. Chapeau bas à ces effets spéciaux qui en viendraient presque à nous faire croire que ces monstres de paix existent réellement.

Même son de coche pour l’armurerie qui a fait l’objet d’une recherche appuyée. Qu’il s’agisse des bō, longs bâtons de combat, des crochets du tigre ou des multiples kunai et autres lances. À cet égard, les Dix Anneaux en action sont prodigieux. Chacun d’entre eux épousant les corps et actions de leurs détenteurs.  À certains moments, je me suis cru dans l’adaptation live d’un manga haut calibre.

Il ne manquait plus qu’une touche d’humour plutôt réussi malgré quelques ratés notables (Marvel n’a pas encore soigné sa manie de dédramatiser certaines scènes). On regrettera également la fin d’un certain personnage dont l’aura et le character design laissait espérer mieux. Enfin ! Si vous allez voir Shang-Chi en ayant à coeur d’être diverti par l’intronisation de nouveaux héros, vous serez probablement ravi(e)s. D’autant plus lorsque le volet action s’avère aussi léché. Vivement la suite ! Et, est-ce utile de le préciser, restez jusqu’au bout des scènes post-crédit…

Shang-Chi
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Catégorisé comme Ciné

Fondateur de YZGeneration, YummyZ, Ikke et Bang. Alter ego de Fafa Le Geek.

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