« Les vacances d’hiver commenceront la semaine prochaine… » annonce le professeur principal à la classe de 3e dont fait partie Tome Kurata, cheffe du club de Télékinésie. « L’année touche à sa fin et, dès le début de l’année prochaine, vous devrez passer vos examens d’entrée ». Bon sang, déjà ?! Tome-kun n’a pas vu le temps passer ! « Il faut à tout prix que nous fassions une découverte significative !!! ». Autrement, tout cela n’aura servi à rien. […] « Je ne vois pas ce qu’il y a de si triste à ce que le club disparaisse » fait savoir Inugawa. « On a eu plein de bons souvenirs… » ajoute Saruta. « On s’est empiffré de biscuits, on a discuté à longueur de journée, on a joué aux cartes, aux jeux vidéo. ». « Et nos recherches sur la télépathie ?! » s’énerve Tome. « Nous n’avons toujours pas eu de résultats ! C’est maintenant ou jamais !!! ». Malheureusement, et au grand dam de la jeune fille, ses trois camarades ne sont guère enthousiastes à l’idée de se démener pour « contacter les extraterrestres ». « Laissez tomber… » finit-elle par leur dire. « Je déclare la dissolution du Club de Télépathie. Merci à tous les trois. Nous avons passé de bons moments ». Et c’est ainsi que l’espoir d’une seconde jeunesse prit tristement forme dans l’esprit de Tome. Chez elle et tant d’autres collégien(ne)s.
De nouveau, ONE nous fait grâce d’un tome à la fois nostalgique et tragique. Mais avant d’aborder la partie poignante, intéressons-nous à la passionnée Tome ! Cette angoisse de ne pas avoir profité pleinement des années collège, nous l’avons tous connu. Même si, pour la plupart d’entre nous, ce sentiment surgit au lycée. Probablement parce que, malgré la pression du bac, celle-ci n’a rien à voir avec ce qu’endurent nos compatriotes japonais(e)s. Dans tous les cas, voir Kijibayashi, le grand dadet, Inugawa, le roux, et Saruta aux cheveux courts être pris de remords suite à leur désintérêt du club et la tristesse de Tome fut touchant. D’autant plus que ces trois-là s’activent ensuite, avec l’aide de Shigeo et Ritsu, à tout faire pour que le rêve éphémère de Tome se réalise. Avec l’aide d’un ancien membre, Takenaka, qui aura bien caché son jeu.
C’est moi ou il en pince un brin pour elle, d’ailleurs ? Huhuh. Dans tous les cas, et malgré une réticence initiale à vouloir déployer ses pouvoirs, Takenaka et nos camarades, accompagnés de l’inévitable Reigen, ont vécu une aventure unique ! Je ne pensais pas que nous aurions le droit à de véritables extraterrestres, ahaha. Comme quoi l’espoir et la chance peuvent permettre d’éviter les désirs d’une seconde jeunesse. L’une des principales plaies de l’humanité. Non pas qu’elle soit impossible à réaliser mais, dans tous les cas, nous ne sommes adolescents qu’une fois dans notre vie. Le problème est que nous nous en rendons compte rarement à temps. Il faut dire que le système scolaire, la misère sociale et la pression sociétale ne laissent guère le choix d’en profiter jusqu’à la lie. Bravo à ONE pour avoir rendu si touchante des péripéties se concluant par une rencontre avec des E.T. aux yeux kawaii. Ce mangaka est un génie de la narration et du découpage !
Le mini-arc qui suit en offre une énième preuve avec l’angoisse de Mob lorsqu’il apprend que son crush de toujours, Takane Tsubomi, s’apprête à déménager. Alors qu’il ne lui a toujours pas fait sa déclaration d’amour ! Se posent plusieurs problèmes loin de ne concerner que les phases collège et lycée —> D’une, Takane est le crush de quasiment tous les garçons du bahut. Parce qu’elle est superbe, tout simplement. De deux, Shigeo réalise qu’il ne la connait pas et ignore, se faisant, pourquoi il est amoureux d’elle. Moi, comme de nombreuses autres personnes, ai eu jadis un crush qui m’aura obsédé durant de longues années. Celles du lycée, en l’occurence. Si ce n’est au-delà. J’ai eu le courage de faire le premier pas puis ça s’est arrêté là. Or, malgré le fait de ne l’avoir jamais connu, je suis resté persuadé d’être « amoureux ». Et désespéré de réaliser qu’un couple entre elle et moi ne se ferait jamais. Les racines d’un coeur brisé remontent parfois à un mal-être plus profond. Prompt à nous détruire pour peu que nous ne parvenions pas à entretenir l’idée d’être heureuses ou heureux par nous-même. Plutôt qu’à travers autrui. Difficile ? Impossible ? Autant que l’espoir d’une seconde jeunesse, me direz-vous. Décidément, ce manga est une alouette émotionnelle des plus singulières ! Pour le meilleur et pour le pire.
8/10
*Coup au Coeur*
