« Je suis tombée dans l’escalier »
En 2015, 122 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint. 122 femmes de trop. Ajoute à cela le fait que dans 90% des cas, une plainte pour viol conjugal est classée sans suite. De quoi se convaincre d’un état de fait clair et limpide —> En France (et ailleurs), les violences faites aux femmes ne sont pas reconnues à la juste mesure de leur gravité. L’affaire Jacqueline Sauvage en est la preuve —> La souffrance psychologique et mentale entre rarement en compte dans le raisonnement juridique et il faut souvent attendre que le passage à l’acte ait eu lieu pour que les choses bougent. Et encore. Il faudrait pour cela que les stigmates physiques soient visibles. Pour autant, la formation des professionnels et notamment des magistrats sur ces questions est en augmentation depuis 3 ans. Il y encore beaucoup à faire mais ça bouge. Lentement.
Reste cette information terrible —> Sur les 223.000 femmes victimes de violences conjugales en France, 40% d’entre elles étaient enceintes. Pour quelle raison ? Fuite des responsabilités par la violence ? Peut-être. Allez savoir ce qui se passe dans la tête de ces monstres. « Crime passionnel » nous dit-on. Je parlerai plutôt de Crime tout court. Une violence dissimulée et cela en premier lieu par la victime. Jusqu’au coup de trop. Ce coup qui éteint une vie. Si vous êtes vous-même victime des coups de votre compagnon, qu’importe sa « justification », qu’importe son « passé difficile », quittez-le dès que possible. Parlez-en à vos proches. Parlez-en à votre famille. Appelez le 3919 si vous avez besoin d’assistance. Mais quittez-le et portez plainte. Au risque de finir comme ces 122 femmes. Et vous ne méritez pas ça. Personne ne le mérite.
