D’abord, les Épouses, au centre. Puis, à leurs cotés, les Servantes, supervisées par les Tantes, et les Marthas. L’heure est venue de célébrer les naissances qui ont eu lieu au cours du dernier mois. Pour June, c’est le moment idéal pour tenter de recruter d’autres Servantes. Leurs regards. Leurs propos. Tout compte. Et l’erreur n’est pas permise. « Que les naissances soient célébrées en cette sainte journée ! » entonne le prêtre de Gilead. « Épouses, acceptez-vous de dédier votre vie à votre enfant et au Seigneur ? ». « Nous l’acceptons ? ». « Acceptez-vous d’élever ces enfants dans la crainte du Seigneur ? ». « Nous l’acceptons ». « Acceptez-vous d’encourager ces enfants à recevoir ses dogmes ? ». « Nous l’acceptons ». Et alors que les voeux de foi se terminent, June ne peut s’empêcher de jeter un oeil vermeil à sa comparse, Ofmatthew. Visiblement troublée par la vision de sa fille dans les bras d’une autre. Et si derrière sa parure fanatique se dissimulait une colère sourde ? « Un jour, bientôt, j’en aurai le coeur net ».
Je me demande si June souffre du syndrome de Stockholm à l’endroit de Fred Waterford ? Soit l’homme qui l’a violé, battu et torturé. Souvent, ce phénomène surgit lorsque le monstre revêt un visage humain. Parce qu’il agit parfois de manière censée et attentionnée, la victime en vient presque à comprendre si ce n’est justifier des actes injustifiables. June n’en est pas là, c’est une évidence, mais elle ne peut s’empêcher d’éprouver de l’empathie face à un homme perdu sans sa femme. Une femme qu’il a pourtant battu en plus de permettre la mutilation d’un doigt. En parlant de Serena, quelle évolution depuis la S01 ! Qui aurait pensé la voir partager une cigarette avec June tout en réfléchissant à la manière de détruire Gilead de l’intérieur ? Le rythme de THD a beau être lent, les personnages grandissent et flétrissent avec une fragilité touchante. Même Tante Lydia, jugée par ses supérieurs après avoir lynché Janine, pourrait finalement se regarder dans la glace. L’oeil vermeil a plusieurs facettes. Serena a été capable de changer. Pourquoi pas Lydia ? Nous terminerons sur une note d’espoir avec Emily qui, malgré ses multiples traumatismes, pourrait se reconstruire grâce à l’amour d’un fils qui ne l’a pas oublié.