Toutes celles et ceux qui ont été arrêté(e)s pour s’être opposé(e)s à Gilead ont été pendu(e)s. À l’exception des Handmaids du fait de leur fertilité. Si June n’avait pas été capable d’enfanter, il ne fait aucun doute qu’elle se serait retrouvée parmi ces corps. « Je vais avoir besoin d’alliées ». D’alliées bénéficiant d’un pouvoir certain. […] « Cora ne fait pas partie des Marthas tuées… » indique June à Beth. « Elle pourrait avoir été envoyée dans l’une des colonies ». « Il nous teste… » réalise Beth. « Et il nous montre que nous sommes éjectables à tout moment ». Oui. Joseph Lawrence a aidé des Servantes à s’échapper mais uniquement parce qu’il est rongé par le remord. Après tout, n’est-il pas l’architecte du système de viol et d’exploitation de la femme au sein de Gilead ? « Et les infidèles seront tués. Hérésie, nous te châtions ».
Gilead est parvenu à rendre la religion encore plus paternaliste et tyrannique à l’endroit des femmes qu’elle ne l’avait jamais été. Servitude. Viol. Torture. Meurtre. Des méthodes dites de guerre en vue de juguler le « sexe faible » et le réduire à sa seule fonction biologique. Quelle inhumanité de la part d’une armée d’humains. Martin Lawrence est un personnage bien construit. Architecte d’un enfer qui s’aventure à sauver quelques Servantes ci et là afin de « mieux dormir la nuit tombée ». Pourtant, sa froideur est réelle. On le voit lorsqu’il demande à June de choisir cinq femmes parmi un groupe de Marthas rebelles destinées à être envoyées aux colonies. Pour lui, tout n’est que données. Mais une lueur d’empathie subsiste en son sein et il va falloir que June l’exploite. Nous pourrions en dire autant de Pamela, la mère de Serena qui n’hésite pas une seconde à renvoyer sa fille dans la gueule du loup afin de la « sauver ». Vite, la suite ! La véritable hérésie est d’avoir déployé une tyrannie sur Terre en la parant d’une enveloppe divine. Aux femmes d’utiliser les mêmes outils que les hommes pour se sauver. À commencer par June et Serena.
