Il y a un an, un cardiologue s’était lui-aussi suicidé dans ce même hôpital. Même méthode —> Défenestration (ici du 8e étage). De même, les motifs se rejoignent avec des conditions de travail tellement inhumaines qu’elles finissent par favoriser toutes sortes de sévices. Fatigue chronique, anxiété, dépression et harcèlement au travail. Notamment de la part de la structure hiérarchique prompte à demander toujours plus aux infirmières et infirmiers. Quitte à les casser. L’été dernier, cinq infirmiers de la fonction publique se sont suicidés. Voilà à quoi conduit un plan de suppression des postes appliqué année après année et cela quel que soit le gouvernement en place. Même à l’heure d’aujourd’hui, certains candidats à la fonction présidentielle appellent à une suppression des fonctionnaires dans les hôpitaux. Alors que c’est l’exact contraire qu’il faut faire —> Investir en masse dans la formation et le recrutement de personnel médical.
De même, il s’agit de rénover au plus vite l’infrastructure des hôpitaux et de mieux répartir le personnel sur place. Ces revendications sont depuis bien longtemps demandées par les infirmières et infirmiers —> En vain. Personne ne les écoute et la seule issue qui s’offre à eux est de travailler jusqu’à ne plus en être capable. C’est une situation insupportable et j’ai énormément de mal à me dire que les responsables de ces « mesures d’austérité » ont une once d’humanité en eux. L’espace public et à fortiori l’hôpital n’a pas à subir les foudres d’une politique de lutte contre la dette ou que sais-je. Bien au contraire, celle-ci se doit d’être irréprochable et il faut pour cela s’en donner les moyens. Cette logique mortifère est ignoble au possible. Combien de suicides avant un réveil des consciences ? Mes pensées à la victime, à sa famille et à ses proches.
