Alors que la guerre de sécession fait rage entre le Nord abolitionniste et le Sud esclavagiste, le président US d’alors, Abraham Lincoln, s’apprête à faire entrer son pays dans la démocratie en abolissant de manière définitive l’esclavage. Mais pour ce faire, de nombreux obstacles se dressent devant lui à commencer par le parti démocrate, pro-escalavage, et ferment décidé à s’ériger contre l’amendement.
Et alors que la guerre ne fait qu’accumuler les morts, des pourparlers de paix commencent peu à peu à se faire entendre au fur et à mesure que le Sud perd en territoire. Mais ironiquement, cela tombe mal car si il y a paix, le projet d’amendement n’aboutira pas dans la mesure où une majorité du peuple américain ne voit en aucun cas les noirs comme leurs égaux. S’ils acceptent qu’une telle loi passe, c’est parce qu’ils le considèrent comme un moindre mal pour arrêter le conflit. Un duel cornélien se pose alors pour Abraham Lincoln : privilégier sa nation ou sacrifier une partie de son peuple pour cette même nation.
Qu’il est loin le temps où Spielberg pouvait se targuer de nous offrir des productions haletantes. On aura récemment eu le droit à War Horse, niais et lourd au possible, et maintenant on a le droit à Lincoln qui peut se vanter quant à lui d’être tout simplement chiant. Aucun rythme, aucun attachement aux personnages qui agissent comme des sortes de marionnettes de théâtre, des longueurs interminables et une absence totale de bon sens vis-à-vis de l’intérêt spectateur. On a l’impression que Steven Spielberg fait son film dans son coin, sans consulter grand monde et sans réaliser à quel point ses œuvres sont dorénavant en total décalage avec ce que l’on est en droit d’attendre (ça rappelle un certain George Lucas).
Même Daniel Day-Lewis, qui EST Lincoln on ne pourra pas lui enlever ça, ne parvient pas à sauver le film tant ses dialogues sont écrits de manière beaucoup trop théâtrale et monotone. Et c’est d’autant plus dommage que mis à part ce storytelling navrant de médiocrité, l’ambiance est là : décors magnifiques, costumes d’époques on-ne-peut-plus crédibles et photographie à la hauteur de l’œuvre. John Williams réalise quant à lui un très bon travail de composition plombé encore une fois par la lourdeur des scènes même si quelques unes parviennent à ranimer la flamme (ej les sessions en Chambre des représentants de Thaddeus Stevens aka Tommy Lee Jones ). Dommage.