Whitaker (Denzel Washington) est un pilote émérite et respecté par l’ensemble de ses collègues. Et le jour où l’avion qu’il doit piloter et qui comporte 200 passagers s’avère être défectueux, c’est grâce à son talent qu’il parvient à sauver la quasi-intégralité de l’équipage. Quasi car dans le procès 6 personnes perdent la vie.
Et c’est là que survient un gros problème : Whitaker est un alcoolique avéré et consomme en plus outre de la coke. Les jours précédants la catastrophe et le jour même, Whitaker était sous l’emprise d’alcools et de stupéfiants. Or voilà les faits : sur 10 pilotes ayant simulé le crash, aucun n’a réussi à s’en sortir. Que se serait-il alors passé si Whitaker avait été 100% clean ? Aurait-il pu sauver tout l’équipage ?
Flight est un film passionnant, certes long, mais intimement passionnant dans la mesure où il évoque le sujet de l’addiction de manière on-ne-peut plus crédible (et dramatique). Le personnage de Denzel Washington (excellent au passage) est une épave qui préfère se concentrer sur comment contourner son problème plutôt que s’y confronter et accepter le monstre qu’il est devenu. Déni sur déni, échec sur échec, nous suivons avec consternation le chemin désolant de ce pilote déchu en nous demandant si il va un jour arrêter d’être aussi faible.
Mais c’est dans cette frustration que le film puise sa force puisqu’il montre sans artifices ni embages toute la faiblesse de l’être humain. Certes le rythme est diffus (mis à part le début et la fin mémorable) et certaines mises en scène paraissent un brin décalées. À part ça, c’est un sans faute. D’autant plus pour les personnes qui se sentiront concernés, de près ou de loin, par ce sujet qui peut d’ailleurs facilement se transposer à autre chose que l’alcool ou la drogue (les femmes par exemple).
